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Et si on oubliait un peu le triple A ?

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Et si on oubliait un peu le triple A ?  Empty Et si on oubliait un peu le triple A ?

Message par geoff78 4/12/2011, 01:17

Et si on oubliait un peu le triple A ?

Et si on oubliait un peu le triple A ?  Aaa10

On nous rebat les oreilles avec le triple AAA français et le téléspectateur boit ces paroles sans trop se poser de questions. Evidemment, pas grand monde ne comprend de quoi il s'agit mais puisque cette notation financière a été érigée en symbole par le gouvernement et les élites de ce pays, tout le monde est accroché à ce suspens infernal : la France va-t-elle perdre son AAA ?

La perte du AAA est présentée comme cataclysmique et à entendre tous les cassandres, il faut la défendre bec et ongles, avec force efforts, pour ne pas sombrer dans le chaos économique.

Dans la théorie, les agences de notation sont chargées d'évaluer la solvabilité de leurs clients, entreprises ou Etats et leur attribuer une note. Plus la note est élevée (le AAA étant la note maximale), plus le taux d'intérêt pour emprunter est faible.

Tout à fait logiquement on prête dans de meilleures conditions à celui qui affiche une forte solvabilité qu'à un client plus fragile, l'intérêt étant là pour rémunérer le risque du prêteur.

Et si on oubliait un peu le triple A ?  111

En toute logique, la France devrait pouvoir se financer dans de très bonnes conditions, c'est le cas aujourd'hui mais avec un bémol. En effet, depuis quelques mois le taux des obligations françaises à flambé avec une accélération incroyable ces dernières semaines.

Voici ci-dessous le taux de l'OAT française à 10 ans (obligation assimilable du trésor), l'indicateur de référence en la matière :

17 Novembre 2011 - 4.01 %
16 Novembre 2011 - 3.58 %
15 Novembre 2011 - 3.59 %
14 Novembre 2011 - 3.32 %
11 Novembre 2011 - 3.40 %
10 Novembre 2011 - 3.30 %
09 Novembre 2011 - 3.13 %
08 Novembre 2011 - 3.15 %
07 Novembre 2011 - 3.10 %
04 Novembre 2011 - 3.10 %
03 Novembre 2011 - 3.23 %
02 Novembre 2011 - 3.00 %
01 Novembre 2011 - 3.04 %


En un peu plus de 15 jours, le taux de l'OAT a bondi de plus de 30%, passant de 3,04% à 4,01%. Une augmentation de près de 100 points de base. C'est tout simplement énorme !

La France prévoit de lever sur les marchés environ 179 milliards d'euros en 2012. Avec un taux d'intérêt qui passe de 3 à 4%, ça coute tout de suite près de 2 milliards d'euros d'intérêts en plus par an. On comprend dès lors tout l'enjeu pour les gouvernements à garder des taux d'intérêts faibles afin de s'endetter à moindre coût.

Après cette petite explication de texte, revenons à notre triple A. Cette note rime-elle encore avec quelque chose aujourd'hui et sa perte serait-elle si dommageable qu'on veut bien nous le dire ?

Sur le premier point, on peut considérer de facto que pour les investisseurs, la France n'est plus AAA. L'analyse est facile car avec un taux de 4% sur 10 ans quand les allemands (AAA aussi) sont à 1,80%, il y a comme un problème. D'autres pays AAA, comme l'Autriche ou la Finlande, pourtant jugés "vertueux", connaissent le même phénomène que la France avec une envolée des taux.

Ensuite, encore plus curieux pour celui qui voit tout ça de loin, des pays comme les USA ou le Japon qui ont perdu leur notation AAA, empruntent aujourd'hui à des taux plus avantageux que certains triple A européens.

Au final, et une fois encore, les marchés n'ont pas besoin de l'avis des agences de notation pour évaluer un risque. Ils se font leur propre idée. S'ils accordent plus de crédit aux USA qu'à la France, alors qu'ils sont notés AA+, c'est que pour eux, le risque est moins élevé. On peut discuter des raisons mais on voit bien que cette notation n'est que poudre aux yeux.

Alors perdre le AAA pour la France rime à quoi ? Et bien tout d'abord cela confirme que les marchés "pricent" correctement la solvabilité du pays, si on descend d'un cran à AA+, les taux ne flamberont pas.

Le taux de l'OAT à 10 ans n'est pas digne d'un triple A et du coup les conséquences à attendre sont nulles, hormis sur l'aspect psychologique (et aussi politique désormais). Pour les particuliers, l'impact d'une montée de l'OAT est visible dans les crédits car si l'accès au financement est plus élevé pour les banques, elles pourraient le répercuter aux clients finaux (ou à rogner leurs marges).

Deuxième aspect, si l'Etat voit sa note abaissée, par ricochet automatique, la notation des collectivités locales serait aussi abaissée. Du coup, accès au crédit plus cher et peut être à la clef une énième augmentation de la fiscalité locale.

Des effets somme toute théoriques car aujourd'hui les marchés, via les taux, nous ont déjà mis dans cette situation. Un exemple tout frais nous vient de Nouvelle-Zélande, la perte de la notation maximale le 30 septembre dernier s'est accompagnée d'une réaction de très court terme sur les taux qui ont monté sur l'annonce avant de revenir à leur niveau antérieur à la dégradation.

Une fois encore les agences de notation arrivent donc après la bataille, incapables qu'elles sont d'anticiper quoi que ce soit. Pour mémoire, la banque américaine Lehman Brothers avait la note maximale la veille de sa faillite et ce n'est pas le seul exemple.

Dès lors se conformer à ce diktat de 3 agences américaines, qui ne font que jeter de l'huile sur le feu à posteriori et se posent en donneurs de leçons suprêmes sur des Etats démocratiques et indépendants, à quelque chose d'insupportable. Que Moody's viennent nous agiter son chiffon rouge sous les yeux alors que les Etats européens ont quasiment tous lancés des plans de rigueur, coupent progressivement dans les budgets et relèvent les impôts a quelque chose d'indécent. Le temps politique n'est pas celui des marchés et on ne fait pas bouger un pays comme on pond un rapport dans une agence de notation.

Malheureusement, les politiques n'ont pas su saisir la balle au bond en 2008-2009, au paroxysme de la crise de l'époque, pour réguler tout cela et pourquoi pas définitivement enterrer les agences de notation ou tout du moins la notation financière des Etats. Aujourd'hui, elles continuent de plus belle leur numéro (avec force gaffes) mais n'apportent strictement rien aux investisseurs qui font leur notation personnelle en arbitrant les taux d'intérêts réels.


Source : http://www.abcbourse.com/analyses/chronique-et_si_on_oubliait_un_peu_le_triple_a_-832.aspx






Les obligations d'Etat.

(Geoff78 : Petit cours pour savoir ce qu'est une OAT, article de 2008)

Ces titres, grâce auxquels la puissance publique finance son endettement, sont sûrs et raisonnablement rentables.

Encore plus endettés à cause de la crise des derniers mois, les Etats financent une partie de leurs dépenses en émettant des obligations, autrement dit des emprunts auxquels ils apportent leur garantie. Sauf à craindre la faillite d'un Etat, les obligations sont des titres sûrs. Ce sont aussi des placements rentables, à condition de ne pas en attendre des rendements faramineux : leur taux moyen (c'est-à-dire le taux d'intérêt annuel versé par l'Etat au prêteur) varie de 3,5 à 4,8 % selon la durée de l'obligation, qui peut atteindre cinquante ans.

En France, depuis 2006, il est possible pour les particuliers d'acquérir des obligations émises par l'Etat sans passer par des supports de gestion collective comme les sicav ou les FCP. Ils peuvent acheter des obligations assimilables du Trésor (OAT), dont l'émission est gérée par l'Agence France Trésor, en partenariat avec une dizaine de banques agréées. Acheter ou vendre une OAT est aussi aisé que négocier une action du CAC 40. On peut le faire auprès de sa banque, lors de l'émission de l'obligation (sur ce qu'on appelle le marché primaire), ou ensuite, en Bourse, sur le marché secondaire. Aucune crainte à avoir concernant la liquidité : les transactions sur les titres de l'Etat français s'élèvent à une moyenne quotidienne de 163,5 milliards d'euros, dont 99 milliards sur les OAT, selon les chiffres de septembre 2008.

On peut se mettre à l'abri de l'inflation

On distingue trois types d'obligations, qui offrent la possibilité d'investir selon des objectifs variés. Pour toucher un revenu complémentaire régulier, il existe des obligations à taux fixe : elles donnent droit au versement d'un intérêt une fois par an durant toute la durée de vie du titre. Les obligations à taux variable, ou obligations indexées, permettent de se protéger de l'inflation grâce à une indexation du taux d'intérêt sur un indice qui tient compte de la hausse des prix. Cet indice peut être celui des prix à la consommation (hors tabac) pour les OATi, ou l'indice harmonisé des prix de la zone euro (hors tabac) pour les OAT?

Quant aux OAT « zéro coupon », dites de capitalisation, elles ne donnent pas lieu au versement d'un intérêt annuel. L'absence de cette rémunération est contrebalancée par le fait qu'on achète cette obligation bien moins cher que le futur prix de remboursement.

Selon le choix du souscripteur, les intérêts annuels perçus sont soumis à l'impôt sur le revenu au barème progressif ou au prélèvement forfaitaire libératoire de 16 % majoré de 11 % de prélèvements sociaux, soit 27 % au total. Même règle pour la plus-value réalisée lors du remboursement de l'obligation à l'échéance. En cas de cession d'une obligation durant sa durée de vie, la plus-value éventuelle est imposée directement à 27 %.

Et si on oubliait un peu le triple A ?  Obliga10

Le code Isin (international securities identification numbers) est une référence internationale de 12 signes. C'est le « code-barres » de l'obligation.

Le coupon est le taux d'intérêt annuel que l'émetteur (l'Etat) verse au souscripteur pendant la durée d'émission de l'obligation.

Le coupon couru est le taux d'intérêt calculé en cours d'année au prorata du temps écoulé. Par exemple, pour un coupon annuel de 4 %, le coupon couru sera de 1 % au bout de trois mois, de 2 % au bout de six mois...

Le prix de vente d'une obligation en cours d'émission s'obtient en additionnant la cotation et le coupon couru, les deux étant exprimés en pourcentage de la valeur de base (le nominal). Dans cet exemple, l'obligation se négocie 97,11 % 1,983 % = 99,093 % de son prix nominal.


Source : http://lexpansion.lexpress.fr/investissement/les-obligations-d-etat_168218.html
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