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Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes

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Message par geoff78 11/2/2011, 11:13

Connaître l'Iran



Iran : La Russie brise l’embargo américain en matière énergétique, un défi à Obama ?

La Russie est décidément bien déroutante. Après les déclaration du Président russe Dimitri Medvenev, dont se sont bruyamment réjouis les commentateurs occidentaux mais dont nous avons ici même analysé les « subtilités » puisque d’un côté il était affirmé malgré les négations de l’Iran que ce pays allait se doter de l’arme nucléaire et que son attitude était « décevante », mais tout aussitôt qu’une politique de pression et de sanction outrancière ne convenait pas, voici que la Russie brise l’embargo que tentent de créer les Etats-Unis et leurs alliés (Israël et l’Europe).

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L'Iran est le troisième producteur de pétrole au monde et le deuxième exportateur de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP). Il dispose aussi de la deuxième plus grande réserve en gaz naturel, après la Russie, et en est le sixième producteur.

Le ministre russe de l’Energie, Sergueï Shmatko et le ministre iranien du Pétrole Masud Mir-Kazemi se sont en effet rencontrés mercredi 14 juillet à Moscou, et ont signé un certain nombre de contrats d’importance stratégique majeure, l’un d’eux portant sur la livraison à l’Iran de carburants et de produits dérivés du pétrole.



Un accord russo-iranien de coopération énergétique

Le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mirkazemi, et le ministre de russe de l’Energie, Sergueï Chmatko, ont apposé mercredi leurs signatures au-bas d’une déclaration conjointe prévoyant la coopération bilatérale dans le pétrole, le gaz et la pétrochimie, rapporte le correspondant de RIA Novosti sur place.

La déclaration valide la « feuille de route » de projets prometteurs dans le secteur pétrochimique, élaborée par le groupe de travail russo-iranien. Les parties ont en outre convenu d’examiner la possibilité de créer une banque conjointe de financement des projets pétroliers, gaziers et pétrochimiques des groupes russes et iraniens.

Le document prévoit également la mise au point d’une « feuille de route » pour la coordination de l’activité dans le domaine de l’énergie électrique et nucléaire et des sources d’énergie renouvelables.

Les ministres ont également discuté de la vente du pétrole brut raffiné par les deux pays et de la recherche d’autres partenaires désireux d’exercer ce genre d’activité. Dans le même temps, l’Iran a précisé que bientôt le pays serait en mesure de se passer de l’importation de pétrole raffiné puisque dans ce domaine, grâce aux raffineries qu’il envisage de mettre en exploitation d’ici la fin de 2010, l’Iran compte se hisser au rang des principaux exportateurs mondiaux d’essence au cours des deux à trois prochaines années, a annoncé le ministre iranien du pétrole Massoud Mirkazemi. « D’ici la fin de l’année, une série de raffineries entreront en service conformément au calendrier, si bien que dans deux à trois ans nous figurerons, je pense, parmi les plus grands exportateurs d’essence de la région et du monde entier », a-t-il déclaré jeudi dans une interview à la chaîne de télévision anglophone Russia Today.

La déclaration russo-iranienne précise que la prochaine réunion du groupe de travail russo-iranien se tiendra à Téhéran au cours du quatrième trimestre de l’année 2010.



Un défi à Obama signé Poutine ?

Les contrats signés ne laissent aucune place au doute : « la Russie et l’Iran ont l’intention d’intensifier leur coopération, tant dans le domaine de l’approvisionnement, les échanges et la commercialisation du gaz naturel, des carburants et des produits pétrochimiques ». Mieux encore, Moscou a également aidé Téhéran à contourner l’embargo imposé par Washington sur les institutions bancaires et les compagnies d’assurances qui doivent accompagner les transactions commerciales. Les deux ministres ont notamment prévu la création d’une banque commune aux deux pays, et qui sera chargée de financer les transactions prévues par les contrats signés.

En cela, Moscou brise non seulement de manière ouverte et totale l’embargo décidé par les Etats-Unis sur le produits pétroliers à destination de l’Iran mais défie également Washington, pour voir si les Américains se risqueront à prendre des mesures contre les institutions bancaires ou les sociétés russes qui seront impliquées dans ces transactions commerciales.

En effet, dans le texte signé par Barack Obama le 2 juillet dernier, il est clairement stipulé « que les Etats-Unis ne coopéreraient plus avec des sociétés ou des banques étrangères qui effectueront des transactions commerciales avec l’Iran dans le domaine pétrolier ». A la suite de cela, la plupart des grandes compagnies d’assurances et pétrolières (BP) ainsi que les grandes banques européennes avaient annoncé « qu’elles se mettaient au diapason de la décision américaine ».

Les commentateurs toujours à l’affut des bruits de couloirs du Kremlin et des divergences entre les deux têtes de l’aigle russe, disent que face à un Dimitri Medvedev qui jouerait ostensiblement la carte de l’Occident, ce serait le premier ministre Vladimir Poutine qui aurait ainsi rectifié le tir, ce qui est d’autant plus vraisemblable que c’est ce dernier qui a en charge la politique énergétique russe.

C’est en tout cas un défi au président Obama , au plus bas dans les sondages (60% des américains ne lui font pas confiance selon un sondage paru dans le Washington Post le 13 juillet), s’il maintient ce qui a été stipulé dans le texte du 2 juillet, il entre en conflit avec la Russie. C’est le coup du berger à la bergère car Poutine (comme les Chinois) a assez mal vécu qu’après n’avoir pas opposé leur droit de véto au Conseil de Sécurité le 9 juin, aussitôt les Etats-Unis et l’Europe se soient employés à durcir les sanctions unilatéralement. A cette unilatéralité, Poutine répond donc en ignorant les mesures de Washington. Ce qui de fait aboutit à démonter l’embargo qu’il a prétendu créer en offrant un terrain privilégié non seulement aux Russes et aux Chinois mais à de nombreux autres pays d’Asie centrale. D’ailleurs si la Russie est la première a envoyer balader les diktats nord-américains en matière pétrolière il semble que la Chine et la Turquie soit déjà à pied d’oeuvre…

Il faut noter que la presse russe fait état des mises en garde de Fidel Castro sur les dangers d’un conflit nucléaire qui partirait d’Iran. En tout les cas on peut interpréter la signature des contrats énergétiques avec l’iran et même l’aide bancaire comme une sorte de veto a posteriori sur l’aggravation des sanctions décidée par les Etats-Unis et l’Europe.

Les sanctions internationales contre l’Iran n’auront pas d’impact négatif sur la coopération russo-iranienne dans le domaine énergétique, a déclaré clairement mercredi le ministre russe de l’Energie Sergueï Chmatko.

« Les sanctions ne nous empêcheront pas de coopérer », a annoncé M. Chmatko aux journalistes après la signature d’une déclaration conjointe des deux pays sur la coopération dans les domaines du pétrole, du gaz et de la pétrochimie.

« Les sanctions n’influeront pas sur le développement économique et industriel de l’Iran », a indiqué à son tour le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mirkazemi, soulignant que les sanctions internationales visaient les compagnies collaborant avec l’Iran dans l’industrie pétrolière et non pas le pays dans son ensemble.

« Les pays réellement indépendants peuvent coopérer avec l’Iran », a-t-il ajouté.

Source : https://mecanoblog.wordpress.com/2010/07/21/iran-la-russie-brise-l%E2%80%99embargo-americain-en-matiere-energetique-un-defi-a-obama/


La guerre d’Iran aura-t-elle lieu ?

L’accord tripartite de Téhéran sur le nucléaire iranien provoquera t-il un conflit au lieu d’en résoudre ? C’est ce que pense Jean-Michel Vernochet pour qui, les Etats-Unis n’ayant plus d’arguments pour justifier leurs sanctions contre l’Iran pourraient être tentés d’en finir en passant à l’acte. Bien sur, la guerre ne doit pas nécessairement être entreprise contre Téhéran, elle peut aussi éclater à sa marge pour l’y précipiter.

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La guerre contre l’Iran aura-t-elle lieu ? Inutile de jouer les Cassandre, la réponse à cette question devant nous être donnée par les événements eux-mêmes. Par contre peut-être n’est-il pas vain de s’intéresser au rapport des forces en présence dans leur dynamique d’évolution. Nous parlons ici essentiellement de rapports de forces politiques tant la question semble réglée d’avance en ce qui concerne le différentiel de forces militaires en cas de confrontation directe entre Washington, Tel-Aviv… et Téhéran.

En effet, la disproportion entre le potentiel militaire de coercition des uns et celui des autres ne prête à aucune équivoque. De ce point de vue, ce sont exclusivement des paramètres de nature « politiques » qui déterminent avant tout, encore aujourd’hui, le gouvernement iranien à ne pas céder aux injonctions de la « Communauté internationale ». Aussi parce que Téhéran considère qu’il est loin d’avoir « épuisé » la carte de l’accord tripartite turco-irano-brésilien [1]. Celui-ci pouvant, le cas échéant, lui offrir une issue raisonnable (voire « honorable », ne pas perdre la face en Orient étant un souci premier). Rendez-vous est à ce propos pris avec Brasilia et Ankara pour la fin août…

Reste que le succès de cette entreprise de contournement de la diplomatie états-unienne est loin d’être assurée au vu des réactions violemment négatives des Anglo-Américains (voir infra). Surtout que, lorsqu’on parle de « négociation » avec Téhéran, encore faut-il bien entendre que l’on attend du gouvernement iranien une reddition sans condition. En contrepartie, Téhéran fera tout, et jusqu’au bout, pour éviter de passer sous les Fourches caudines comme le département d’État l’y convie avec une pressante insistance.

Mais de ce point de vue, tout n’est pas dit. D’abord parce que l’Iran se sait, en principe, totalement vulnérable « à une attaque instantanée et non détectable, écrasante et dévastatrice, sans possibilité de défense et sans capacité réelle d’exercer des représailles dissuasives » [2] ; ensuite parce que la Turquie trouverait dans l’aboutissement réussi de l’accord de Téhéran un moyen de s’affirmer sur la scène régionale tout en rendant la monnaie de sa pièce à Tel-Aviv après l’humiliation de l’épisode sanglant de la flottille humanitaire pour Gaza.

A contrario, d’autres facteurs ne plaident pas en faveur d’un règlement négocié par le truchement de la Turquie et du Brésil associés dans le sauvetage de l’Iran national-islamiste [3]. Russes et Chinois pratiquant, volens nolens, un jeu de bascule diplomatique, ont voté le 9 juin la Résolution 1929 du Conseil de Sécurité des Nations Unies durcissant le régime des sanctions internationales imposées à l’Iran [4]. Résolution qui surtout a donné caution au Congrès états-unien, puis à l’Union européenne – Bruxelles devant faire connaître son propre train de sanctions vers la fin du mois de juillet – pour prendre en concertation des mesures draconiennes à l’encontre de la République islamique, notamment d’ordre économique (voir infra).

En ce qui concerne Moscou, cette décision semble bien refléter une certaine « schizophrénie » au sommet de l’État ou un bicéphalisme ouvertement divergent entre une Présidence a priori plus « occidentaliste » que ne le serait le Premier ministre Vladimir Poutine. Cela se traduit à la fois par un ralliement âprement négocié à la politique de sanctions états-uniennes et européennes, et simultanément par des « consultations » irano-russes portant sur le renforcement de la coopération bilatérale ; certes « en premier lieu économique » comme l’a souligné récemment le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Alexeï Borodavkine… ou encore le maintien d’une complète ambigüité quant aux livraisons de batteries de missiles hypersoniques anti-aériens S300.

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Tandis que les essais du nouveau système antimissiles sol-air S-400 Triumph (photo) viennent de s'achever et commencent à équiper l'armée russe, que Moscou a signé un contrat prévoyant de livrer quinze S-300 PMU-2 Favorit à la Chine, le contrat de 30-40 unités S-300 signé avec l'Iran en 2005 n'a toujours pas été respecté par les Russes.

Examinons maintenant quelques unes des raisons qui sont vraisemblablement intervenues Moscou pour décider le Kremlin à voter en faveur de la Résolution 1929, le 9 juin 2010, moins d’un mois après avoir applaudi à la conclusion de l’accord tripartite.

Passons sur la nécessité impérieuse, pour la Fédération de Russie, d’une réduction de la production afghane d’opium (dont les produits dérivés occasionnent quelque 30 000 décès annuels en Russie), et notons, par une heureuse coïncidence, la levée des sanctions états-uniennes contre quatre groupes russes réputés avoir commercé de façon « illégale » avec l’Iran et la Syrie après 1999.

Selon le Washington Post du 22 mai 2010, l’administration Obama – trois jours après l’annonce par la Secrétaire d’État, Mme Hillary Clinton, que la Russie acceptait d’avaliser le projet de résolution – abandonnait ses « poursuites » contre Rosoboronexport épinglé en 2006 et 2008 pour des ventes illicites à l’Iran ; également concerné l’Institut moscovite d’avionique, ainsi que l’université des sciences et techniques de la chimie Dimitri Mendeleyev pour transferts illégaux de techniques relatives au domaine balistique. Depuis janvier 2010, l’Administration Obama a su apparemment donner des gages substantiels et avait déjà opéré la levée préalable des sanctions frappant Glavkosmos et l’Université technologique de la Baltique pour leurs échanges avec l’Iran…

Mais pour qu’un marchandage soit complet, il faut aussi que certaines portes restent entrouvertes, ainsi l’Administration Obama, dans la formulation de son projet de résolution, a su maintenir un flou artistique quant à l’interdiction de le vente de systèmes de missiles hypersoniques sol-air russes S300 à l’Iran. Un marché représentant plusieurs centaines de millions de dollars, vraisemblablement en partie déjà payés, mais dont les livraisons ont été jusqu’à présent ajournées pour des « raisons techniques » sous la pression conjointe américano-israélienne. Passé en 2005 ce contrat concerne 30 à 40 systèmes d’armes (dont un aurait peut-être été livré en 2008), des matériels ayant la capacité de rendre l’Iran en grande partie imperméable à d’éventuelles frappes israélo-américaines… sachant que dix systèmes seulement suffiraient théoriquement à assurer la couverture des sites stratégiques perses, et ce, notamment contre une aviation israélienne aux performances limitées par une relative vétusté…

À l’incartade turco-brésilienne, Washington avait aussitôt répondu en ignorant superbement l’accord tripartite signé la veille du dépôt de son propre projet de sanctions renforcées devant le Conseil de Sécurité. Un camouflet pour la Turquie et le Brésil remis à leur « juste » place dans le concert des Nations, dont le président des États-Unis monopolise le pupitre de chef d’orchestre. Des « signaux forts » ayant été envoyés à Ankara [5], il convenait de présenter à la Turquie une « carotte » assez appétissante pour l’inciter à regagner le giron atlantiste et suffisante pour lui faire oublier ses velléités de jeu personnel dans l’arène régionale, de la Méditerranée orientale à la Caspienne via la Mer noire. Tant et si bien que, le 30 juin, l’Union européenne relançait les négociations d’adhésion de la Turquie en ouvrant à Bruxelles un nouveau chapitre relatif à la sécurité alimentaire, vétérinaire et phytosanitaire (le treizième depuis l’ouverture des négociations d’adhésion en 2004 sur les 35 prévus afin d’adapter la législation des candidats aux normes européennes)…

À l’évidence l’UE, dans le cadre du smart power [6] préconisé à Washington (une étroite association de produits d’appels et de contraintes) avait été mandatée afin de « récupérer » Ankara. Le secrétaire états-unien à la Défense, M. Robert Gates n’avait-il pas en effet dénoncé un peu auparavant « ceux qui en Europe poussent la Turquie vers l’Est en refusant de lui donner le lien organique avec l’Occident qu’elle recherche ». Autrement dit son entrée dans une Union pourtant déjà incapable de se gérer à vingt-sept ! Autre coïncidence ou hasard calendaire, toujours le 30 juin 2010, la discrète rencontre ministérielle à Bruxelles entre représentants turcs et israéliens au moment même où Ankara demandait à Washington moins de laxisme à l’égard de la rébellion armée du PKK [7].

Parallèlement, le 24 juin, à la suite des sanctions adoptées par le Conseil de sécurité, le Congrès états-unien avait validé le durcissement la politique US à l’encontre de l’Iran en votant un nouveau train de mesures coercitives, mesures adoptées à l’unanimité par le Sénat (99 pour, 0 contre)… Le chef de la majorité démocrate de la chambre haute Harry Reid résumant l’état d’esprit des parlementaires : « Notre objectif est de viser l’Iran là où cela fait le plus mal« !

En l’occurrence il s’agit de créer une pénurie énergétique (mortelle à terme) en interdisant toute entrée de produits pétroliers raffinés ou tout équipement destiné à rendre à l’Iran une quelconque capacité de raffinage. Quatrième producteur mondial de pétrole brut, l’Iran manque cependant de raffineries, certaines ayant d’ailleurs fait l’objet d’attentats ces dernières années [8] et de fait, dépend fortement de ses importations pour la satisfaction de ses besoins intérieurs, importés à quelque 40%. Remarquons ici que la Résolution du Conseil de Sécurité (votée à l’unanimité des cinq membres permanents, Turquie et Brésil ayant voté contre et le Liban s’étant abstenu) n’a eu pour objet que de servir de cache-sexe, autrement dit de cautionner les mesures autrement plus sévères prises par les États-Unis et prochainement par l’UE.

Le républicain John McCain, concurrent de Barack Obama à la présidence, avait pour sa part clairement explicité la portée d’un texte dont le but est de « forcer les entreprises partout dans le monde à faire un choix : voulez-vous travailler avec l’Iran, ou bien voulez-vous travailler avec les Etats-Unis ? Les deux ne sont pas compatibles », énonçant de cette façon que les rigueurs du Nouvel Ordre Mondial ne s’adressent pas seulement aux récalcitrants arcboutés sur l’État-nation, fût-il islamique, mais à tous ceux qui se refusent à passer sous les fourches caudines du Marché unique universel dont le chef d’orchestre est, évidemment, anglo-américain. C’était déjà la teneur du message envoyé au monde par le président Bush au lendemain du 11 Septembre « ceux qui ne sont pas avec nous, seront contre nous »…

Un message reçu cinq sur cinq à Bruxelles et anticipé par quelques géants européens tels l’allemand Siemens ou le français Total [9], contraints et forcés l’un et l’autre en vertu de choix politiques. Une fois n’est pas coutume, le politique ayant pris le pas dans ce cas sur des intérêts économiques quasiment vitaux en période de récession.

En janvier 2010, Siemens officialisait la rupture – imposée par Mme Merkel – de ses liens commerciaux avec la République islamique d’Iran tout en honorant les commandes en cours… une décision en réalité déjà effective depuis octobre 2009. Fin janvier, la chancelière allemande pouvait annoncer que l’Allemagne s’associerait pleinement à de nouvelles sanctions « dans tous les secteurs concernés ». Sachant que les sociétés allemandes avaient exporté vers l’Iran pour environ 3,3 milliards d’euros dans les premiers 11 mois de l’année 2009 (la part Siemens se montant alors à quelque 500 millions d’euros annuels) on voit ici qu’elle est l’ampleur du sacrifice consenti par l’industrie allemande pour se mettre en conformité avec les engagements transatlantiques européens. Résultat, la position strictement atlantiste de Mme Merkel au détriment des intérêts immédiats de l’économie allemande, a beaucoup contribué à l’affaiblissement de son crédit politique aujourd’hui déclinant.

Quant au pétrolier français Total, agissant également à rebours des intérêts nationaux et sur injonction directe de la présidence, a officialisé le 28 juin la cessation de ses livraisons d’hydrocarbures à l’Iran rejoignant de cette manière ses consœurs British Petroleum et Royal Dutch Shell dans la cohorte des compagnies pétrolières boycottant l’Iran. Une déclaration de pure forme car la suspension effective, sine die avait commencé depuis plusieurs semaines avant même le vote de la Résolution 1929 et des oukases du Congrès… lesquels faisaient aboutir le projet de loi d’avril 2009 instituant des sanctions contre les compagnies fournisseuses de carburants à l’Iran, au premier chef, Total et British Petroleum. À ce titre, nul n’a été surpris de voir la décision de renoncer au marché iranien du groupe français annoncée d’abord sur le site du Financial Times et ce, avant toute déclaration en France même.

Last but not least, depuis juin dernier, l’UE avait commencé d’interdire son espace aérien à la majorité des appareils Airbus et Boeing de la compagnie Iran Air. Un mois plus tard, Bruxelles ajoutait à sa liste d’interdiction les Airbus A-320, les Boeing B‑727 et B-747. Simultanément, le Royaume-Uni et l’Allemagne, à l’instar des Émirats arabes unis [10], eu égard aux sanctions tant états-uniennes qu’européennes, refusaient tout ravitaillements en kérosène aux avions civils iraniens en dépit d’une évidente violation des conventions internationales pertinentes.

Guerre de communiqués et gesticulations militaires

Aux mesures de confinement économique et financier (la plus part des transactions financières de l’Iran ayant été rendues impossibles hors de ses frontières) viennent s’ajouter d’autres mesures, actives celles-là (mesures actives terme désignant à l’origine les opérations de désinformation ne visant pas seulement les élites dirigeantes mais visant plus largement au conditionnement et à la manipulation des opinions publiques). Ces actions s’inscrivent dans le cadre d’une guerre psychologique qui ne dit pas non nom mais qu’a dénoncée à bon escient le gouvernement iranien le 28 juin 2010 alors que le Directeur de la Central Intelligence Service, Leon Panetta, estimait péremptoirement sur la chaîne ABC que « Téhéran dispose maintenant de suffisamment d’uranium enrichi pour la confection de deux armes nucléaires dans un délais de deux ans ».

Verdict qui tombe après que l’Agence Guysen International News eut diffusé le 24 juin une information donnée pour être d’origine iranienne (!) suivant laquelle « … des avions israéliens auraient atterris sur l’aéroport saoudien de Tabouk les 18 et 19 juin dernier…C’est ce qu’a rapporté l’agence iranienne FARS dans un article intitulé “Activité militaire douteuse du régime sioniste en Arabie Saoudite“ ». Rumeur reprise ensuite par le Times de Londres qui n’hésite pas à annoncer que l’Arabie Saoudite aurait ouvert son espace aérien à l’aviation israélienne en prévision d’une attaque contre l’Iran, une information bien entendu non confirmée à Tel-Aviv et démentie par Riyad.

Difficile alors de faire la part entre rumeurs et faits avérés. Parmi les faits documentés relevant (ou non) de l’intoxication et de la guerre psychologique, signalons que pendant que l’État hébreu se livrait à des manœuvres d’envergure pour contrer une éventuelle attaque de son territoire par des missiles, les États-Unis complétaient leur dispositif offensif dans le Golfe et alentours [11].

Toujours dans le contexte d’une guerre par médias interposés, d’après le quotidien londonien Al-Qods Al-Arabi, information encore reprise par Guysen News, un convoi composé de 11 frégates états-uniennes et une israélienne, le tout accompagnant le porte-avions à propulsion nucléaire USS Harry S. Truman, aurait transité par le Canal de Suez en direction la Mer Rouge. Enfin l’Iran aurait mis en état d’alerte ses forces proches de la Mer Caspienne en raison d’une « concentration de forces israélo-américaines en Azerbaïdjan » ! C’est en tout cas ce qu’a déclaré le 22 juin 2010 le général Mehdi Moini commandant des Gardiens de la Révolution : « la mobilisation se justifie par la présence de forces américaines et israéliennes sur la frontière de l’Ouest… ces renforts sont dépêchés dans la province d’Azerbaïdjan occidental car certains pays occidentaux attisent des conflits ethniques afin de déstabiliser cette région ». L’exécution le 20 juin 2010 d’Abdolmalek Rigi, chef du Jondallah, responsables de plusieurs attentats meurtriers contre les Gardiens de la Révolution au Baloutchistan iranien est à ce titre un signal fort envoyé par les autorités iraniennes à l’attention de toutes les autres minorités susceptibles de fomenter des troubles dans une conjoncture s’inscrivant dans une inexorable stratégie de la tension.

C’est dans ce contexte que l’État hébreu aurait en effet, toujours selon la rumeur, prépositionné une flotte aérienne d’attaque en Azerbaïdjan. Là encore l’extrême prudence étant de rigueur, il faut noter l’inflation de rumeurs qui crée un climat propice à toute provocation ou tout accident accélérateur ou déclencheur d’une confrontation directe. En tout état de cause, l’utilisation de l’Azerbaïdjan comme base de lancement de raids aériens parait assez improbable si l’on considère l’actuel refroidissement des relations entre Bakou et Washington depuis avril, l’Azerbaïdjan ayant pris ombrage du rôle joué par le département d’État dans le conflit du Haut-Karabakh qui l’oppose à l’Arménie et annulé en conséquence des manœuvres militaires conjointes avec la marine des États-Unis…

Faisant d’ailleurs écho, le même jour, aux déclarations du commandant des Pasdaran, le 22 juin donc, le Dr Uzi Arad, chef du Conseil de Sécurité nationale israélien et proche conseiller du Premier ministre Benjamin Netanyahou, avait jeté sa part d’huile sur le feu en jugeant « le dernier volet des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies, est insuffisant pour contrarier les progrès iraniens en matière de fabrication de l’arme nucléaire. Une intervention militaire préventive pourrait être finalement nécessaire ». Aujourd’hui c’est au tour de la CIA par la voix de son directeur d’enfoncer le clou…

Alors gesticulations guerrières, guerre des mots et intoxication, ou préparation psychologique à ce que le camp belliciste s’acharne à présenter comme inéluctable : le recours à la force contre Téhéran ? Toujours est-il que la guerre des nerfs fait rage dans cette partie de poker menteur à échelle planétaire à laquelle, bon gré malgré, nous sommes conviés à participer !

Nous ne conclurons pas ici sur les conséquences à terme du défi que la Turquie au premier chef, le Brésil ensuite, ont lancé aux États-Unis et à ses commensaux britannique et hébreu. De toute évidence la Turquie n’avait pas envisagé que les choses iraient si loin, ni la vigueur de la réaction anglo-israélo-américaine… Chacun a priori s’attache aujourd’hui, de part et d’autre, à calmer le jeu et à replacer le contentieux dans le cadre formel des échanges diplomatiques [12]. On a, de ce point de vue, cru voir s’amorcer ce retour à la normale avec l’entretien de Bruxelles entre ministres turc et israélien, la Turquie en demandant des excuses israéliennes, l’indemnisation des victimes après l’affaire du Mavi Marmara, le tout assorti d’une levée du blocus de Gaza. Il était loisible de penser que dans le contexte d’un désaccord affiché entre Washington et Tel-Aviv, la Turquie aurait dû obtenir, au moins partiellement, gain de cause : Tel-Aviv n’est-il pas déjà en train d’alléger le dispositif d’asphyxie de la bande de Gaza dont le but avoué était de pousser la population à se soulever contre le gouvernement élu du Hamas ?

Un embargo qui s’est avéré être non seulement erroné mais, qui plus est, est devenu totalement contreproductif… Et bien contre toute attente Ankara s’est vu opposer un refus cassant et intransigeant à sa demande d’excuse, qui aurait pu être simplement « formelle ». Immédiatement après, ce nouveau camouflet : la Maison-Blanche, accueillant à bras ouverts le Premier ministre israélien, M. Benyamin Netanyahou, a offert au monde le spectacle d’une réconciliation d’assez mauvaise augure en ce qu’elle cautionne contre vents et marées la politique de la coalition dominée par le Likoud ultrasioniste au pouvoir à Tel-Aviv.

Des démonstrations d’amitiés qui suivent de peu le limogeage du général McChrystal, chef des forces états-uniennes et de l’OTAN en Afghanistan, pour des propos malvenus d’après boire et son remplacement par le général David Petraeus [13] déjà chargé du commandement central [United States Central Command] du front allant de la Mésopotamie au Waziristan (Zones tribales du Pakistan).

La démarche turco-brésilienne a par conséquent certainement procédé d’une mauvaise évaluation du rapport de forces réel existant toujours entre les États-Unis – maîtres du jeu planétaire jusqu’à plus ample informé – et le reste du monde, malgré le fait incontestable que ce jeu se complexifie et se diversifie davantage avec l’arrivée, sur la scène internationale, de puissances montantes qui à leur tour revendiquent une place à la table des « Grands ».

La punition militaro-diplomatique n’ayant pas tardé sous forme d’un « acte de guerre » perpétré en haute mer (et en toute impunité), les mesures de rétorsions économiques et commerciales ne devraient pas se faire attendre très longtemps. Prenons l’exemple de la France qui, après 2003 et sa sortie au Conseil de Sécurité (intolérable du point de vue des partisans de l’annihilation de l’Irak), a souffert de la vindicte états-unienne au point d’amorcer dès 2004 son retour dans le giron atlantique [14].

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En résumé, l’initiative tripartite, opération éminemment louable du point de vu de la paix entre les nations, se sera révélée au final assez désastreuse parce ce que non seulement elle n’a pas permis de squeezer les États-Unis, mais qu’elle leur a offert la possibilité de déplacer leurs pions plus vite que prévu sur le grand échiquier eurasiatique. Pire, l’initiative tripartite a fourni le prétexte et l’occasion aux États-Unis de faire preuve de cette capacité de « rebond », cette « ressource » qu’exalte au plus haut degré la culture du Nouveau Monde. De plus, elle a, d’une certaine façon, précipité les « événements » en créant l’urgence et en entamant la marge de manœuvre des Anglo-Américains jusqu’à les pousser, peu ou prou, au passage à l’acte dans un processus de diplomatie armée qui va crescendo.

Alors quelles leçons tirer de cet accord turco-irano-brésilien qui a suscité le fugace espoir de voir s’engager une amorce de stabilisation régionale ? En premier lieu que le rapport du fort au faible n’offre que peu d’échappatoires. La Fontaine nous l’a autrefois enseigné : la rhétorique du « loup » ne tient aucun compte ni de la raison, ni du Droit, a fortiori du droit international, ni de la justice… Que le discours du « fort » subvertit en soi les valeurs en principe fondatrices des relations entre les individus d’abord, entre les sociétés ensuite.

Nous avons là une sophistique consensuelle donnant une apparence de rationalité légaliste à l’expression de l’imperium hégémonique, verbalisme de chancellerie qui n’est au demeurant qu’une transposition du dialogue au bord du ruisseau des deux animaux de la fable. L’Iran est pareillement un coupable sui generis et doit par conséquent se soumettre inconditionnellement. S’il ne s’y résigne pas de son propre gré, il sera ramené de gré ou de force dans le droit chemin démocratique et libéral. Ce cas de figure n’est pas nouveau et les historiens, s’ils cherchent un peu, trouveront de multiples précédents au cours du XXe siècle.

Nous voyons donc ici, à la croisée des chemins, à quel point, au XXIe siècle, la ruse, enveloppée du brouillard verbal propre au smart power prime sur l’immédiat exercice de la force brutale, mais qu’elle l’annonce cependant tout comme la nuée porte l’orage. À ce titre les « prophéties » du Líder Máximo cubain, quelqu’atteint par l’âge qu’il soit, renvoie étonnamment aux avertissements prodigués par la présidence russe.

La guerre, si elle devait avoir lieu, n’aurait à ce titre pas grand chose à voir avec une quelconque fatalité plus ou moins inhérente à de supposées lois physiques de la nature géopolitique du monde. Elle interviendrait pour la simple et unique raison que des factions influentes d’ultras, à Washington, à Londres et à Tel-Aviv, la veulent assidûment et la préparent avec ardeur et que ces mêmes factions auront fini par l’emporter sur les clans et les hommes hostiles à l’affrontement entre forces matérielles.

Bien des naïfs, croyaient en décembre 1990 que la guerre du Koweït serait évitée parce que des négociations allaient bon train entre Bagdad et Riyad ; parce qu’également le raïs Saddam Hussein avait offert de se retirer si un certain délais lui était accordé lui permettant de « sauver la face ». La guerre a eu lieu. Elle a eu lieu pour l’unique raison que l’« on » voulait qu’elle eût lieu. Or la situation d’aujourd’hui offre de nombreuses similitudes avec celle de décembre 1990. Il ne manque plus au tableau qu’un prétexte plausible, une provocation intervenant n’importe où dans le monde mais suffisamment spectacularisable pour frapper les opinions de sidération, cela, le temps nécessaire à lancer les premières frappes qui tétaniseront les oppositions en les prenant de court et enclencheront automatiquement l’escalade militaire.

Conflit qui serait sans doute appelé à déborder rapidement hors du cadre régional comme l’en a averti le président russe, Dimitri Medvedev. Un conflit qui alors pourrait constituer une opportune porte de sortie à la crise systémique globale qui, aujourd’hui, commence à menacer le statut d’idole du divin dollar [15] : la guerre n’est-elle pas « le » moyen de régulation par excellence ?
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Message par geoff78 11/2/2011, 11:14

Plus grave, nous devons nous garder, aujourd’hui plus que jamais, d’une appréciation fausse du rapport de force global qui est toujours en faveur des États-Unis comme nous en administre la preuve le ralliement volens nolens de la Russie et de la Chine au durcissement des sanctions. Une attitude analogue à celles de ces navires qui fuient sous le vent pour tenter d’échapper à la tempête… pour l’immédiat, les deux challengers eurasiatiques des États-Unis se trouvent littéralement aspirés par la volonté américaine de liquidation du régime iranien et d’inclusion dans sa sphère d’influence de tout l’espace géoécopolitique des Balkans à l’Hindou Koush.

Les États-Unis – John Pitbull – n’en démordront pas, chacun doit se persuader que la chute du régime iranien n’est plus du domaine du négociable. Russes et Chinois le savent et leur comportement démontre qu’ils ne disposent pas de la monnaie d’échange susceptible d’infléchir le projet états-unien. Une ambition dont le succès à terme n’est d’ailleurs pas assuré comme les échecs des révolutions colorées géorgienne et ukrainienne en témoignent.

Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Bric10

De sorte que Moscou et Pékin peuvent tout au plus jouer le rôle de ralentisseurs d’un processus qu’ils savent, sauf accident de parcours, inéluctable. Finalement l’épisode de l’initiative tripartite aura eu le vrai mérite de mettre les choses au point et de nous donner un cliché exact de l’état des lieux géostratégiques, c’est-à-dire en montrant le caractère (provisoirement) illusoire d’un rééquilibrage des pouvoirs dans un monde encore assez éloigné de la multipolarité.

Ce constat contredit finalement – en dépit des différents conflits qui déchirent le Proche-Orient ces deux dernières décennies – l’idée que nous assisterions tendanciellement à un déclin de l’expansionnisme états-unien en dépit de deux fronts et de deux enlisements, l’irakien et l’afghan… tout aussi bien que par les conséquences économiques et sociales d’une crise financière que Washington est pourtant encore loin d’avoir complètement surmonté.

À cet égard, écartons définitivement l’idée – laquelle ressort de la méthode Coué, c’est-à-dire de l’autosuggestion – qu’en raison de ses difficultés budgétaires, l’État fédéral états-unien n’aurait plus la capacité d’aller au bout de ses intentions belliqueuses. Une idée controuvée à l’heure de la guerre des drones de combat et des missiles de croisières hypersoniques à portée intercontinentale.

Au contraire ce sont ces difficultés mêmes et les menaces que font peser sur la suprématie du dollar les actuelles défaillances structurelles du système hypercapitaliste ultralibéral qui pourraient le cas échéant contraindre l’État fédéral à une fuite en avant, comme ce fut le cas dans les années ayant précédé la Seconde Guerre mondiale. Mais à la différence du temps du président Roosevelt, dont les intentions véritables étaient masquées par un discours et des dispositions à caractères pacifistes (embargo sur les armes à destination de l’Europe), les discours du président Obama se situent aujourd’hui en contradiction avec les faits les plus patents et, de facto, ne parviennent plus guère à donner le change.

Enfin, last but not least, à l’appréciation erronée du poids relatif sur la scène internationale des « émergents » et de leur potentiel en matière de bargaining power (car il est nous est interdit de prendre nos désirs géopolitiques pour des réalités géostratégiques !) vient se surajouter une confiance excessive des dirigeants iraniens dans leur capacité à dissuader les israélo-anglo-américains de procéder à des frappes préventives… Ceux-ci seraient arrêtés dans leur élan guerrier par la crainte supposée d’un prix à payer trop élevé : les dirigeants iraniens croient en effet que l’importance des pertes qui seraient induites chez l’agresseur lui rendent le coût du passage à l’acte tout à fait rédhibitoire…

Quant aux mesures que prendrait l’Iran en cas de frappes préventives, elles sont déjà parties prenantes du script des opérations. Qu’une salve de missiles de croisière, avec ou sans tête nucléaire, tirée depuis les sous-marins vendus à l’État hébreu par l’Allemagne social-démocrate, touchent des centres vitaux iraniens, que la réplique en représailles de Téhéran sur des bases ou des navires états-uniens détermine des pertes significatives dans le corps expéditionnaire coalisé (du même ordre que lors de l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, laquelle fit 2403 victimes, seuil psychologique comparable à celui atteint avec les destructions des Tours jumelles, préalable à l’assaut lancé contre le bastion afghan), la presse occidentale se déchaînera muselant une opinion publique tétanisée comme elle l’a été le 11 septembre 2001, nous entrerons alors dans l’engrenage infernal de la guerre sans limites engagée par le président George Walker Bush contre les « ennemis » de l’Amérique.

Nous n’aborderons pas ici, l’hypothèse vraisemblable, de l’ouverture préalable d’un premier front au Liban, voire en Syrie alliée de l’Iran, afin de réduire la pression exercée par les tirs de missiles du Hezbollah sur le nord d’Israël… Sans oublier le scénario de basse intensité comportant la fermeture du détroit d’Ormuz… mais à y regarder de plus près, celle-ci ne ferait que retarder l’échéance d’une campagne (déjà planifiée) de frappes massives destinées à donner toutes ses chances aux forces intérieures œuvrant au renversement du régime. Le scénario « Ormuz » devant se révéler tout aussi impuissant à dissuader les attaquants potentiels… L’artère jugulaire d’Ormuz par laquelle transitent près de 30 % de la production mondiale des hydrocarbures nécessaires à faire tourner le moteur planétaire, fermée, un baril qui bondirait à 300 $ serait d’ailleurs une aubaine inespérée pour les Majors, le cartel des grandes Compagnies pétrolières, qui pourraient dès lors se lancer dans l’exploitation à haut coût des schistes et des sables bitumineux du Groenland et d’ailleurs ou se lancer dans d’aventureuses campagnes de forages en eaux profondes comme dans le golfe du Mexique et avec le « succès » que l’on sait.

Sauf par conséquent à ce que l’initiative tripartite ne soit reprise par une large coalition conduite par la Russie et la Chine, ce qui semble peu probable dans la conjoncture présente, le scénario du pire, sous les deux versions qui viennent d’être évoqués – frappes préventives, représailles, fermeture d’Ormuz – est en fait de plus en plus plausible. Et sauf une levée de bouclier internationale particulièrement nette et ferme, La guerre de Troie aura bien lieu si les dieux assoiffés de puissance qui siègent dans l’île de Manhattan et règnent sur la Cité de Londres s’accordent entre eux et en décident ainsi. Il restera aux stratèges de décider s’ils frappent directement la Perse, ou s’ils font éclater un conflit à sa marge, pour l’y précipiter et l’y détruire.

Jean-Michel Vernochet est un ancien journaliste au Figaro Magazine et professeur à l’École supérieure de journalisme (ESJ-Paris). Dernier ouvrage paru : Europe, chronique d’une mort annoncée (Éditions de l’Infini, 2009). Retrouvez tous les articles de Jean-Michel Vernochet sur Geopolintel.

Notes

[1] « Joint Declaration by Iran, Turkey and Brazil on Nuclear Fuel », Voltaire Network, 17 mai 2010. « Contentieux nucléaire Iranien et divergences Américano-Turques, par Jean-Michel Vernochet, Geopolintel, 12 juillet 2010.

[2] A propos d’une attaque procédant d’une stratégie intercontinentale de guerre éclair du XXIe siècle, Rick Rozoff développait l’idée que les É-U entendrait, en raison d’une supériorité proprement écrasante, « remporter la victoire sans même avoir engager la bataille » dans la mesure où « l’adversaire connaît sa vulnérabilité à une offensive instantanée, non détectable, écrasante et dévastatrice, sans capacité de défense ou de représailles ». Doctrine qui n’est que la stricte application des enseignements datant du VIe siècle av.J.C, toujours à l’honneur dans les Écoles de guerre américaines, du général chinois Sun Tzu. La dissymétrie massive des forces entre les protagonistes se résume d’ailleurs en un seul chiffre : 708 milliards de dollars pour le budget de la défense états-unien à comparer aux 7,31 milliards de dollars pour l’Iran (estimation pour 2007 de l’Institut d’études stratégiques de Londres). « Prompt Global Strike : World Military Superiority Without Nuclear Weapons », par Rick Rozoff, Voltaire Network, 21 avril 2010.

[3] Le terme « national-islamiste » fait référence au « national-catholicisme » de la Pologne de Lech Walesa, épine dans le pied de l’Union soviétique expirante. Ce qui est en cause dans le contentieux irano-américain, ce n’est pas tant la dimension religieuse islamique d’un État « théocratique », que sa dimension souverainiste. Le nouvel ordre régional voulu par Washington sur le Rimland eurasiatique, des Balkans à l’Hindou Koush, est incompatible avec des gouvernements autonomes non intégrés au système global dominé par Washington, Chicago, New York et Londres. Il s’agit donc de faire sauter tout les verrous de souveraineté : ceci a été vrai pour la Fédération de Yougoslavie détruite à l’issue de la guerre de 1999 et de l’Irak en 2003. Le Shah d’Iran, Reza Pahlavi, est lui-même tombé, abandonné de l’Administration Carter, pour avoir eu la velléité de renouer avec le nationalisme pétrolier de Mossadegh. L’Iran est en vérité plus « kémaliste » que d’aucuns ne l’imaginent, l’État profond iranien se situant non pas dans un clergé au demeurant assez favorable aux concessions, que chez les Gardiens de la Révolution (les Pasdaran) lesquels constituent le noyau dur assurant la stabilité de l’édifice politique iranien au même titre que l’armée turque forme, encore aujourd’hui, un État dans l’État.

[4] « Résolution 1929 du Conseil de sécurité », Réseau Voltaire, 9 juin 2010.

[5] Nouvelle doctrine de la diplomatie américaine le smart power est une combinaison ou un moyen terme entre le hard power (pouvoir de coercition manu militari) et le soft power (pouvoir d’influence, de conviction et de persuasion). La secrétaire d’État américaine, Mme Hillary Clinton, lors de son audition devant la commission sénatoriale chargée d’avaliser sa nomination a présenté le nouveau concept en ces termes : « Nous devons avoir recours à ce qui a été appelé “le pouvoir de l’intelligence“ [lequel rassemble] l’ensemble des outils mis à notre disposition : diplomatiques, économiques, militaires, politiques, légaux, et culturels – il faut choisir le bon outil, ou la bonne combinaison d’outils, la mieux adaptée à chaque situation ».

[6] Gardons en mémoire que l’autre entente tripartite, anglo-américano-israélienne, en effet n’a pas tardé à faire payer à la Turquie son audace, d’abord en donnant l’assaut, dans la nuit du 30 au 31 mai 2010, de la flottille humanitaire turque, action qui devait faire 9 victimes parmi les passagers du Mavi Marmara. Puis, peu après, le 18 juin, le PKK (Parti kurde de travailleurs) lançait une attaque contre un poste frontière turc au nord de l’Irak occasionnant 8 morts parmi les gardes frontières turcs. Les observateurs les plus avertis ont vu dans ces événements, non pas des dérapages incontrôlés ou de simples accidents, mais un « signal fort », envoyé de façon préméditée par le « 51ème état de l’Union » à l’attention des dirigeants turcs de l’AKP, le parti islamique néo-ottoman au pouvoir à Ankara. Deux événements par conséquent non fortuits, sachant que, pour le second, le PKK est réputé bénéficier du soutien actif de conseillers israéliens et d’une certaine « tolérance » en Irak de la part des forces américaines.

[7] En lutte ouverte contre le pouvoir central turc depuis 1984, le bilan du conflit avec le PKK s’établirait à 45 000 morts de tous bords dont 50 au cours du seul mois de juin 2010. Par conséquent un sujet de préoccupation permanent pour Ankara, à telle enseigne que, le 30 juin, le vice-Premier ministre turc Cemil Ciçek a, une nouvelle fois, remis sur le tapis la question du « laxisme » états-unien à l’égard des rebelles du PKK… Parallèlement, le même jour, avait lieu à Bruxelles une rencontre discrète, à l’initiative d’Ankara (?) entre le ministre israélien du Commerce, Benjamin Ben Eliezer, et Ahmet 
Davutoglu Ministre turc des Affaires étrangères, en vue de désamorcer l’actuelle crise bilatérale.
 Ce premier contact ministériel israélo-turc depuis le 31 mai date de l’arraisonnement de la flottille internationale, a été établi sous couvert du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou en court-circuitant le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor 
Lieberman.

[8] « Iran : minorités nationales, forces centrifuges et fractures endogènes », par Jean-Michel Vernochet, in Maghreb-Machrek, octobre 2009.

[9] L’Allemagne est traditionnellement l’un des grands partenaires de l’Iran, Siemens en particulier présent en Perse depuis 1868 lorsque l’entreprise allemande s’employait à poser la première ligne télégraphique reliant Londres aux Indes. En 2008, les entreprises allemandes avaient livré des produits pour une valeur de 3,9 milliards d’euros à l’Iran et seulement 3,3 en 2009.

[10] Selon le Washington Times – 7 juillet 2010 -
 l’ambassadeur des Émirats arabes unis à Washington, Youssef Al Otaïba (en vérité peu « représentatif » en raison des analyses divergentes de crise iranienne prévalant au sein des Émirats), a 
publiquement prôné le recours à la force dans le règlement du contentieux nucléaire iranien en cas d’échec des sanctions contre 
Téhéran. De la même manière que les gouvernements français et allemand, les ÉAU font passer leurs allégeances politiques avant leurs intérêts économiques, le commerce entre les Émirats et l’Iran se montant par an à la bagatelle de 12 
milliards de dollars.

[11] « Israël se prépare à la guerre » selon la plupart des médias arabes lors du lancement le 23 mai 2010 de manœuvres baptisées « Tournant 4″ », vaste exercice (4e du genre depuis la guerre au Liban en 2006), destiné à contrer une éventuelles attaque de missiles de la part du Hezbollah ou de l’Iran. Le dispositif naval états-unien aux abords du Golfe arabo-persique se composait encore récemment d’une flotte de combat tout à fait imposante : Carrier Strike Group 10, headed by the USS Harry S. Truman aircraft carrier, sails out of the US Navy base at Norfolk, Virginia Friday, May 21. On arrival, it will raise the number of US carriers off Iranian shores to two. Up until now, President Barack Obama kept just one aircraft carrier stationed off the coast of Iran, the USS Dwight D. Eisenhower in the Arabian Sea, in pursuit of his policy of diplomatic engagement with Tehran. For the first time, too, the US force opposite Iran will be joined by a German warship, the frigate FGS Hessen, operating under American command. It is also the first time that Obama, since taking office 14 months ago, is sending military reinforcements to the Persian Gulf. Our military sources have learned that the USS Truman is just the first element of the new buildup of US resources around Iran. It will take place over the next three months, reaching peak level in late July and early August. By then, the Pentagon plans to have at least 4 or 5 US aircraft carriers visible from Iranian shores.The USS Truman’s accompanying Strike Group includes Carrier Air Wing Three (Battle Axe) – which has 7 squadrons – 4 of F/A-18 Super Hornet and F/A-18 Hornet bomber jets, as well as spy planes and early warning E-2 Hawkeyes that can operate in all weather conditions ; the Electronic Attack Squadron 130 for disrupting enemy radar systems ; and Squadron 7 of helicopters for anti-submarine combat (In its big naval exercise last week, Iran exhibited the Velayat 89 long-range missile for striking US aircraft carriers and Israel warships from Iranian submarines.) Another four US warships will be making their way to the region to join the USS Truman and its Strike Group. They are the guided-missile cruiser USS Normandy and guided missile destroyers USS Winston S. Churchill, USS Oscar Austin and USS Ross.

[12] À telle enseigne que la Turquie, bien que déboutée par le refus cinglant de Tel-Aviv de lui présenter des excuses pour l’épisode sanglant du Mavi Marmara le 31 mai dernier, vient, le 13 juillet 2010, par l’intermédiaire de son ministre chargé des relations avec l’Union Européenne, M. Egemen Bagis, de demander à Mme Catherine Ashton, Ministres des affaires extérieures de l’UE en visite à Istanbul, d’intervenir auprès de l’État hébreu afin de sortir de l’impasse diplomatique actuelle.

[13] New York Times du 25 mai 2010 : l’existence d’une directive « secrète » de septembre 2009 signée par le général David Petraeus, chef du Commandement central américain, autorisant l’intensification des opérations militaires secrètes au Proche-Orient, en Asie centrale (mais aussi dans la Corne de l’Afrique). Le document de 17 pages intitulé « Joint Unconventional Warfare Task Force Execute Order » autorise les unités spéciales à « pénétrer, perturber, vaincre ou détruire » toutes cibles en tous pays (y compris un pays allié comme l’Arabie saoudite) et ce, afin de « préparer l’environnement » à des offensives conventionnelles. En ce qui concerne plus particulièrement l’Iran la directive autorise explicitement « des missions de reconnaissance pouvant ouvrir la voie à de possibles frappes militaires si les tensions relatives ses ambitions nucléaires venaient à s’intensifier ». Des missions (reconnaissance, renseignement, acquisition) qui de facto ne seront soumises au visa du Congrès parce que directement placées sous la juridiction de David Petraeus, chef de l’état major régional des forces états-uniennes (United States Central Command) pour les théâtres d’opérations irakien et afghan (incidemment pakistanais). C’est à ce titre que David Patraeus a succédé, le 23 juin 2010, au général McChrystal, relevé de ses fonctions à la tête des forces de « stabilisation » de l’Otan (ISAF) en Afghanistan sous mandat des Nations Unies. Fonctions où il sera censé déguiser une défaite presque certaine en fausse victoire grâce au Pakistan à qui il a été demandé de reprendre en main son « Golem », à savoir le mouvement Taleb créé à dessein contre le régime communiste et son soutien soviétique .

[14] L’infléchissement de la politique française vers un retour dans le giron atlantique, se fait sentir à partir du 2 septembre 2004 lorsque la France se rallie à la Résolution 1559 du Conseil de sécurité, laquelle préconise le retrait syrien du Liban. Six mois après cette adoption, l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri est assassiné le 15 février 2005. Le rapprochement de la France – son voyage à Canossa ! – et des États-Unis sera complet lorsque le président Sarkozy revient officiellement en 2009 dans le commandement intégré de l’Otan (dont de Gaulle avait retiré la France en 1966).

[15] Le problématique du refinancement du déficit public états-unien pèse lourdement sur l’évolution des cours du dollar. Des incertitudes qui hypothèquent l’avenir des obligations d’État (T-Bonds) à intérêt fixe, engendrant le risque, non négligeable, d’un krach obligataire ou, l’hyperinflation liée à la multiplication de signes monétaires de plus en plus démunis de valeur réelle.

Source
: http://www.voltairenet.org/article166329.html
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Message par geoff78 11/2/2011, 11:16

États-Unis contre l’Iran: Hold-up sur le marché des combustibles nucléaires

Dans les coulisses du jeu diplomatique sur l’Iran, quelques pays veulent former un nouvel ordre mondial. Ils prennent possession du marché mondial des combustibles nucléaires. De nouvelles règles de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) doivent empêcher la venue de nouveaux concurrents. Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, la Russie, la Chine et le Japon deviendront les stations d’approvisionnement nucléaire du monde. Sous l’égide de l’AIEA ces fournisseurs dicteront les règles, fixeront les prix et détermineront dans quelle monnaie ils voudront être payés. L’Iran est le prétexte et le test pour leurs plans. Les problèmes de l’économie mondiale de demain sont créés aujourd’hui.

Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Iaea_010

Contenu :

1. L’Iran et le Traité de Non-Prolifération
2. L’histoire nucléaire de l’Iran
3. De chah Reza jusqu’à Khomeini
4. Les accusations contre l’Iran : 130 grammes d’uranium
5. L’agenda des États-Unis : le pétrole, le dollar et la dette extérieure
6. Chercher des alliés
7. E3: L’étrange délégation européenne
8. La Russie et la Chine
9. Pourquoi l’Iran veut-il de l’énergie nucléaire?
10. Est-ce que l’enrichissement dans des pays sans arme nucléaire est dangereux ?
11. La naissance d’un nouvel ordre mondial
12. Des éléments inquiétants
13. Le théâtre des Nations Unies

1. L’Iran et le Traité de Non-Prolifération

Le président des États-Unis, George W. Bush, veut nous faire croire que l’Iran a des plans pour fabriquer des armes nucléaires (voir le reportage en bas de page, ndlr). Pour prouver la mauvaise foi de l’Iran, le pays a été accusé de ne pas avoir déclaré une importation d’uranium datant de 1991. Et bien, souvenons-nous qu’en 2002, Bush a accusé l’Irak d’avoir des Armes de Destruction Massives. Ceci s’est avéré être une tromperie. Donc, avant de croire les accusations contre l’Iran de Monsieur Bush junior et ses échos dans la presse, regardons les faits de plus près.

L’Iran est un Etat membre du Traité de Non-Prolifération, et ce depuis le tout début en 1968. [1] Le TNP est un traité qui vise non seulement à empêcher la prolifération d’armes nucléaires, mais aussi à ce que les membres s’entraident pour développer l’énergie nucléaire civile. [2] Dans le traité, les Etats possédant des armes nucléaires (États-Unis, Russie, Chine, France, et Grande-Bretagne) ont promis le démantèlement de ces armes. Jusqu’ici ils n’ont pas tenu leur promesse. Les autres membres ont dû signer des accords avec l’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA), le chien de garde du TNP, pour l’établissement de contrôles. L’accord entre l’Iran et l’AIEA a pris effet le 15 mai 1974. [3]

Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Armes-10

A cette époque le chah Réza régnait sur l’Iran. Grâce à l’opération Ajax (de l’Angleterre et des États-Unis) en 1953 il était toujours sur le trône. En 1957 le chah voulait développer de l’énergie nucléaire en Iran. [4] Les États-Unis offraient toute l’aide et tout le matériel qu’il souhaitait : un réacteur de recherche, de l’uranium enrichi et du plutonium. Le réacteur de recherche était mis en route en novembre 1967, mais tomba en panne rapidement. C’est alors que les Français interviennent en promettant de réparer le réacteur de recherche. Le chah a prêté 1 milliard de dollars à la France pour la construction d’une centrale d’enrichissement à Tricastin, dans la vallée du Rhône, dans le Sud de la France. A partir de 1974 de plus en plus de pays offraient leurs services. De nombreux contrats ont suivi : cinq pour des réacteurs et des combustibles venant de France, deux réacteurs et des combustibles venant des États-Unis, des achats réguliers d’uranium venant d’Australie et deux réacteurs venant d’Allemagne de l’Ouest. Le Danemark livrait 10 kilos d’uranium hautement enrichi et 25 kilos d’uranium naturel. Du personnel technique arrivait de l’Argentine et des Indes, pendant que des étudiants iraniens allaient au Royaume-Uni et en Allemagne. Des conversations étaient menées avec le Pakistan et la Turquie pour une coopération régionale. Le budget iranien pour l’énergie nucléaire allait de 30 millions de dollars en 1975 jusqu’à 1 milliard l’année d’après et un nombre croissant de réacteurs étaient commandés aux États-Unis. Vers la fin de 1978, le chah n’avait plus d’argent, tandis qu’aucun des réacteurs n’était achevé. Entre temps la résistance de la population contre l’oppression sanglante du chah arrivait à son point culminant.

3. De chah Réza jusqu’à Khomeini

La résistance contre le chah avait grandi depuis 1953, quand le héros du peuple et Premier Ministre, Mossadeq, avait été déposé par un coup à la fois de la CIA, des Anglais et du chah. [5] Mossadeq s’était battu avec succès pour la nationalisation de l’Anglo Iranian Oil Company (BP). Cité en justice par l’Angleterre, Mossadeq avait obtenu gain de cause devant la Cour de Justice Internationale de la Haye. [6] Au cours du coup contre Mossadeq le chah s’était d’abord enfui, mais était revenu, après que l’armée avait réussi à abattre les protestations de la population. En 1960, pour faire plaisir à ses amis américains, il offrait l’immunité diplomatique à tous les citoyens des États-Unis travaillant en Iran. Un jeune opposant, Rouhollah Khomeini, osait critiquer le chah pour cette décision. La première fois il a eu une peine d’emprisonnement, mais quand, quelques années plus tard, il récidivait, il était expulsé d’Iran. L’oppression du chah s’intensifiait au fil des années, et les émeutes causèrent la mort de centaines d’opposants et de milliers blessés. En 1977, tous les mouvements d’opposition s’étaient unis et en janvier 1979 le chah fuyait le pays définitivement. Khomeini revenait en triomphe et le 1er avril 1979 et la République Islamique d’Iran était proclamée par référendum. En novembre 1979, quand des étudiants apprenaient que le chah était allé aux États-Unis, ils prenaient d’assaut l’ambassade des États-Unis à Téhéran pour exiger son extradition afin de le traduire en justice. Un long drame d’otages en suivait. Une tentative des États-Unis pour libérer le personnel de leur ambassade échouait. Le président Saddam Hussein d’Irak, à cette époque ami des États-Unis, pénétrait en Iran et proclamait qu’il serait à Téhéran en trois jours. Cependant, la guerre entre l’Irak et l’Iran durerait 10 ans et coûta la vie à des centaines de milliers de personnes.

Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Iran_i10

Pendant la première année de cette guerre, le 7 juin 1981 Israël bombardait la centrale nucléaire presque achevée d’Osirak, en Irak.(7) Israël dispose d’armes nucléaires et n’est pas membre du TNP. De nombreux pays se sentent menacés par l’arsenal nucléaire israélien.

En 1989, le Pacte de Varsovie se disloquait. A la même période, Saddam Hussein commettait l’erreur d’envahir le Koweït. L’attitude des États-Unis envers l’Irak tournait alors à 180 degrés. Depuis ce temps-là, les États-Unis considèrent l’Iran et l’Irak comme des ennemis.

Ces pays détiennent respectivement 10,5 et 10 pourcent des réserves de pétrole mondiales et comme les États-Unis sont les plus gros consommateurs de pétrole (25 pourcent de la consommation mondiale), il était prévisible que les États-Unis ne se contenteraient pas d’ignorer ces pays. Les États-Unis disposent de moins de 2 pourcent des réserves de pétrole mondiales ,leur dépendance de pétrole importé augmente rapidement, et selon Bush elle était déjà de 60 pourcent en 2006. [8]

4. Les accusations contre l’Iran: 130 grammes d’uranium

Le 16 juin 2003, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique annonçait, que l’Iran n’avait pas déclaré une importation d’uranium de 1991, ni le stockage et le traitement de cet uranium, ce qui est exact. Mais, un document confidentiel de l’AIEA du 6 juin 2003 nous apprend, que cette importation ne contenait que 130 grammes d’uranium. [9] D’après l’article 37 de l’accord officiel entre l’AIEA et l’Iran, en application depuis le 15 mai 1974, les matériaux nucléaires contenant moins d’un kilo d’uranium, sont dispensés des règles de l’AIEA. [10] Les « accusations » de l’AIEA devaient faire croire au monde, que l’Iran avait transgressé les règles.

Des jeux similaires ont eu lieu à propos du Protocole Additionnel. A l’époque de l’embargo contre l’Irak, quand, soi-disant, des preuves devaient être trouvées comme quoi l’Irak disposait d’Armes de Destruction Massives et que Saddam Hussein ne voulait pas donner davantage de droits aux inspecteurs des Nations Unies, l’AEIA avait développé des règles supplémentaires pour faciliter ses inspections. Les nouvelles règles permettaient aussi de discriminer encore plus entre les différents membres du TNP : des règles excessives pour l’un et des règles amicales pour l’autre. En juin 2003, seulement 33 des 188 membres avaient signé le Protocole Additionnel. Néanmoins les États-Unis et une délégation de l’Union Européenne (formée par la France, l’Allemagne et le Royaume Uni) voulaient forcer l’Iran à signer le Protocole Additionnel. En échange, les trois pays européens (E3) promettaient de préparer des propositions commerciales intéressantes. L’Iran voulait bien écouter ce qu’ils avaient à proposer. Ceci n’est pas si étonnant : 30 pourcent du pétrole iranien va vers l’Europe et 40 pourcent de ses importations viennent de l’Europe. Depuis le printemps 2003, l’Iran vendait même son pétrole en euros au lieu de le vendre en dollars, ce qui est bien pour l’Europe et moins bien pour les États-Unis, puisque ceci affaiblit le dollar.

En fait, ces pays de l’E3 sont précisément les pays européens, qui participent au hold-up sur le marché des combustibles nucléaires, qui se concrétise, à peine remarqué, derrière le rideau de fumée des accusations contre l’Iran. Nous y revenons dans un instant.

Pendant les pourparlers sur les offres commerciales, l’Iran avait, de son plein gré, convenu d’arrêter provisoirement ses programmes de recherche pour l’enrichissement d’uranium et, devançant la signature éventuelle du Protocole Additionnel, le pays acceptait des inspections étendues de ses installations nucléaires. Cependant, après des demandes iraniennes répétées, il s’est avéré que l’E3 n’avait nullement l’intention de tenir ses promesses concernant les offres commerciales. En réalité l’E3 voulait faire durer les pourparlers le plus longtemps possible et, de ce fait empêcher que l’Iran enrichisse de l’uranium. L’Iran a alors repris son programme de recherche et a rétabli les règles contractuelles pour les inspections de l’AEIA. Il en est résulté une tentative des États-Unis et de l’E3 pour faire condamner l’Iran devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies.

5. L’agenda des États-Unis : le pétrole, le dollar et la dette extérieure…

Donc, si les soi-disant preuves contre l’Iran paraissent inventées, qu’elle est alors l’issue réelle ? Je pense que l’idée globale est claire pour tout le monde. Avec sa consommation d’énergie excessive, les États-Unis pensent qu’il est nécessaire d’avoir des gouvernements pro États-Unis en Irak, en Iran et, pour les projets de pipelines de l’UNOCAL, également en Afghanistan. [11] Pendant la Guerre Froide, Saddam Hussein en Irak et le chah en Iran étaient des alliés utiles, mais plus maintenant. Grâce à Bush, nous avons des guerres en Afghanistan et en Irak. L’Iran se trouve entre les deux. Etant donné la réputation des États-Unis en Iran, un gouvernement pro-américain ne s’établira pas spontanément très prochainement.

La deuxième cause qui explique l’attitude agressive de Bush à l’égard de l’Iran, c’est la part prise par celui-ci dans l’affaiblissement du dollar. L’hégémonie mondiale des États-Unis se base en grande mesure sur la demande mondiale de dollars.

Voici comment cela fonctionne : depuis 1971, quasiment tout le pétrole et le gaz dans le monde sont vendus en dollars. Ceux-ci resteront en service en permanence en dehors des États-Unis. Pour les États-Unis, livrer des dollars à l’étranger, cela veut dire qu’ils peuvent imprimer des dollars et acheter des marchandises, services et investissements à l’étranger. [23] Comme les étrangers ont besoin de ces dollars pour acheter du gaz et du pétrole et qu’ensuite ces dollars disparaissent dans tous les coins du monde, les États-Unis n’ont pas besoin de livrer quelque chose en retour. Livrer des dollars, qui restent en permanence à l’étranger, équivaut à des achats gratuits pour les États-Unis. Aujourd’hui cela représente la moitié de toutes les importations des États-Unis. Bien entendu, cela fait monter la dette extérieure, mais tant que la demande étrangère de dollars continue à augmenter, ils se moquent de cette dette. Ainsi celle-ci est montée jusqu’à 3.200.000.000.000 dollars en 2006. Et si, un jour, le monde en a assez de cet abus et ne veut plus des dollars, l’offre massive de dollars inonderait les marchés d’échange et ferait immédiatement chuter le cours. Dans le cas extrême, le dollar ne vaudrait plus que sa valeur en vieux papier et la dette extérieure (c’est à dire la valeur des dollars hors des États-Unis) se serait dissoute. Il est donc très intéressant de livrer de la monnaie qui séjournera en permanence à l’étranger.

L’avantage des achats gratuits fonctionne tant que l’étranger a besoin de dollars additionnels. C’est le cas lorsque, par exemple, le prix du pétrole augmente sur les deux marchés mondiaux principaux : l’International Petroleum Exchange (IPE) à Londres et le New York Mercantile Exchange (NYMEX). [22] D’ailleurs, les deux sont contrôlés par les États-Unis. Comme 85 pourcent du commerce mondial de pétrole a lieu en dehors des États-Unis, pour chaque dollar supplémentaire dont les États-Unis ont besoin, sept fois autant sont nécessaires en dehors des États-Unis. Ceux-ci sont, bien sûr, imprimés aux États-Unis [23] et mis à la disposition des étrangers par des achats gratuits.

Pour accroître la demande étrangère, la Réserve Fédérale des États-Unis vend des Bons du Trésor aux étrangers, ce qui diminue la quantité de dollars à l’étranger. Cela diminue donc l’offre de dollars sur les marchés d’échange et fait monter le cours. Pour éviter que le cours ne cesse de grimper, de nouveaux dollars devront être « livrés » à l’étranger, résultant de nouveau en des achats gratuits. Quand les États-Unis veulent faire baisser le cours du dollar, ils n’ont qu’à importer davantage. En fait, tant que la demande de dollars dans le monde continue de croître, les États-Unis peuvent déterminer le cours du dollar eux-mêmes et profiter d’achats gratuits. En 2004 cela représentait un avantage de 2,167 dollars par habitant.

On peut le représenter également d’une autre façon: pour deux containeurs importés, les États-Unis n’en exportent qu’un seul. Pour le deuxième containeur rien n’est livré en échange. Sa valeur est juste rajoutée à la dette extérieure, qui ne sera jamais acquittée. En fait, aux Etats-Unis chaque deuxième containeur est considéré gratuit. On peut appeler cela de l’escroquerie, du vol ou une taxe impériale.

Mais avec les dettes gigantesques le dollar est devenu vulnérable. C’est devenu évident lorsque Saddam Hussein changeait du dollar à l’euro le 6 novembre 2000. [13, 14] En premier lieu les marchés d’échange étaient submergés par les dollars qui n’étaient plus nécessaires pour le commerce du pétrole avec l’Irak. Simultanément 10 milliards de dollars du Fonds de Réserve Irakien étaient mis sur le marché pour être échangées en euros. A ce moment-là le voisin de l’Irak, l’Iran, avait déjà annoncé son intention de commuter également ses ventes de pétrole de dollars en euros et les initiés craignaient, que d’autres pays de l’OPEP suivent. [15] Une baisse de confiance dans le dollar et une longue descente du cours suivait [16]. Malgré les interventions de la Banque Centrale de Chine [17], le dollar finit par se trouver en très mauvaise posture. Le 5 juillet 2002, le dollar avait perdu 16 pourcent de son cours de novembre 2000 [20] et Horst Koehler, le chef du Fonds International Monétaire, lançait un avertissement, le dollar risquait de s’écrouler. [18] Deux semaines plus tard, les plans d’attaque contre l’Irak étaient discutés à Downing Street (Londres.) [19] Fin décembre 2002, la baisse du dollar était déjà de 25 pourcent, ce qui explique probablement pourquoi les États-Unis ont agi en grande hâte et passaient même outre les règles des Nations Unies en attaquant l’Irak le 18 mars 2003, sans attendre un feu vert du Conseil de Sécurité. Le commerce de pétrole irakien a été de nouveau en dollars à partir du 6 juin 2003. [21]

La descente du cours n’a été stoppé que temporairement. Au printemps 2003, l’Iran a commencé à vendre son pétrole en euros, dans les deux années suivantes, le cours du dollar perdrait encore 12 pourcent supplémentaires. En 2006, la demande de dollars était si faible, qu’une nouvelle bourse de pétrole iranienne, annoncée pour le 20 mars 2006, pouvait, en cas de succès, former une menace sérieuse pour le dollar malade et donc pour l’hégémonie des États-Unis. [12] Cette menace avait plusieurs facettes.

En 2004, les étrangers ne voulaient plus faire tourner le manège féerique du crédit des États-Unis. Les États-Unis ont d’abord essayé de les séduire avec des intérêts plus élevés, mais la demande étrangère pour des Bons de Trésor restait basse. La seule issue pour obtenir assez de nouveau crédit et pour financer les guerres de Bush, c’était de faire monter le cours du dollar par une montée des prix de pétrole sur l’IPE et le NYMEX. Ces prix ne s’établissent pas simplement en fonction de l’offre et de la demande, mais surtout par des spéculations sur des développements futurs. L’exagération des prix se fait toujours à l’aide de spéculations sur un approvisionnement insuffisant. En 2004 la spéculation à la hausse recevait l’aide de l’ouragan Katrina. Les dommages aux installations pétrolifères dans le Golfe du Mexique occasionnaient une petite pénurie et les prix spéculatifs au marché mondial doublaient.
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Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Empty Re: Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes

Message par geoff78 11/2/2011, 11:16

Une bourse de pétrole indépendante en Iran limiterait sérieusement les possibilités de faire monter les prix de pétrole de façon spéculative sur les marchés d’IPE et NYMEX . En conséquence pour les États-Unis, lorsque la demande étrangère de dollars et de Bons du Trésor serait de nouveau à la baisse, ils n’auraient plus ou quasiment plus de moyens de faire augmenter la demande mondiale de dollars.

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Puis, la bourse iranienne ne vendrait pas le pétrole en dollars, mais en euros, d’où diminution de la demande de dollars. En vendant le pétrole en euros, la bourse iranienne pourrait avoir une influence sur le cours d’échange entre le dollar et l’euro. Quand le prix du pétrole serait plus bas en euros, la demande d’euros augmenterait et inversement. Pour l’Europe et pour les États-Unis cela comportait des risques.

Puisque l’ouverture de la bourse avait été annoncée pour le 20 mars 2006, avant cette date l’Iran a subi des pressions de plus en plus menaçantes. Officiellement, il n’y a pas eu un seul mot sur le projet de bourse ou sur le commerce de pétrole en euros. Bush n’allait tout de même pas expliquer la faiblesse du dollar. Ensemble avec des chefs d’Etat de l’E3, il répétait ses accusations, que l’Iran avait sûrement l’intention de fabriquer des armes nucléaires. C’est une accusation avec une forte charge émotionnelle, qui ne manque pas de mobiliser les journalistes ! Les sensations, ça vend bien. Et, bien sûr les gens aiment se faire mener par le bout du nez. (Et je peux vous dire confidentiellement, même des trois chefs d’Etat de l’E3, il y en a eu un qui l’a cru. Chut.)

Finalement, le 20 mars 2006, la bourse iranienne ne s’est pas ouverte. En avril 2006 l’ouverture était annoncée pour la première semaine de mai 2006. [25] Pendant cette semaine le ministre de pétrole iranien a donné une licence à la bourse, mais les activités étaient différées.

Le président Poutine de Russie a alors annoncé des plans pour une bourse de pétrole russe en roubles [26] et l’a réalisée à toute allure. [le 8 juin 2006]. Le marché russe d’exportation de pétrole et de gaz est beaucoup plus grand que celui de l’Iran. L’intérêt de la bourse iranienne en est devenu beaucoup plus relatif et on n’en a guère entendu parler depuis.

6. Chercher des alliés


Pour lutter contre l’Iran, les États-Unis ont besoin d’alliés, qui sont utiles pour partager les coûts et pour déblayer les décombres, comme en Afghanistan et en Irak. Le meilleur procédé pour obtenir des alliés consiste à faire condamner l’ennemi visé par une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cela implique cependant, que les États-Unis doivent convaincre les autres pays au droit de veto. Bien entendu, cela ne réussirait pas, si les États-Unis racontent leurs vrais motifs. Ils devaient trouver quelque chose de mieux pour les aligner. Eh bien, les pays à droit de veto sont les Etats vainqueurs de la Deuxième Guerre Mondiale. Ils ont en commun, d’être tous des Etats à armes nucléaires et de disposer d’installations d’enrichissement d’uranium. Alors, que diraient-ils d’un plan pour s’octroyer des droits exclusifs pour l’enrichissement d’uranium et pour sa livraison à tous les pays non détenteurs d’armes nucléaires ? [27]

7. E3 : l’étrange délégation européenne

Dans la pièce de théâtre diplomatique, nous voyons alors le Royaume Uni, la France et l’Allemagne, le soi-disant E3, se ranger du côté de Bush. L’E3 serait une délégation de l’Union Européenne. Cette composition étrange d’une délégation européenne commence à prendre du sens, lorsqu’on remarque, que ce sont précisément des pays, qui disposent d’installations d’enrichissement. Camouflés sous le drapeau européen, ces pays représentent leurs propres intérêts dans l’enrichissement et le traitement d’uranium.

A quel degré ces pays de l’E3 sont-ils européens ? En fait, c’est plutôt étrange, qu’en tant que représentants de l’Europe, ils cherchent à faire condamner leur partenaire commercial, l’Iran, par une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cela indique, qu’ils jouent au poker pour des gains élevés. Ils sont conscients qu’ils prennent le risque de déranger leurs rapports commerciaux avec l’Iran et, avec cela, l’approvisionnement de pétrole en euros. Leur jeu de poker peut finir en un conflit direct avec l’Iran ou en un embargo commercial, comme le souhaitent les États-Unis.

Si les États-Unis n’obtiennent pas leur embargo contre l’Iran, ils ne seraient probablement pas contre, si les installations nucléaires iraniennes étaient bombardées, de manière à ce que l’Iran consomme son pétrole au lieu de l’exporter en euros.

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Et le Royaume-Uni, quel rôle joue-t-il dans cette délégation dite européenne ? Le Royaume-Uni est toujours du côté des États-Unis. Il n’a pas adopté l’euro. Pour cela l’intérêt de sa bourse de pétrole IPE, jouant en symbiose avec le NYMEX, est beaucoup trop grand. Il n’a aucun intérêt dans la vente de pétrole iranien en euros. A l’époque des soi-disantes préparations d’offres commerciales intéressantes pour l’Iran, Tony Blair et George W. Bush entretenaient des contacts intensifs. A part son propre intérêt dans l’enrichissement d’uranium, le Royaume-Uni paraît surtout être le garçon de course de la Maison Blanche.

Le ton des conversations de l’E3 avec l’Iran n’est pas celui qu’on attendrait normalement entre des partenaires commerciaux désireux d’améliorer leurs rapports. Les comptes rendus des pourparlers sont de longues litanies d’obligations, que l’E3 estime devoir imposer à l’Iran. L’Iran est traité comme le méchant élève, qui devra obéir coûte que coûte. [28]

En janvier 2006, le président français Chirac menaçait en termes couverts d’une attaque nucléaire contre l’Iran. Menacer d’une attaque nucléaire est contraire au Traité de Non-Prolifération.

8. La Russie et la Chine


Pour atteindre une résolution avec des sanctions contre l’Iran, les États-Unis, la France et le Royaume Uni devaient s’assurer, que la Russie et la Chine n’utiliseraient pas leur droit de veto. Comme ces derniers sont aussi des pays disposant d’installations d’enrichissement, cela avait l’air facile, mais en vain jusqu’à présent. Ni l’un ni l’autre ne veulent une intervention armée contre l’Iran.

La Russie dispose encore de stocks d’énergie fossile importants. Depuis la catastrophe de Tchernobyl en 1986 elle n’a pas construit de nouveaux réacteurs. (Mais ceci va changer rapidement.) Elle n’a aucun intérêt à une nouvelle invasion des États-Unis au Moyen Orient.

La Chine entretient de bonnes relations avec l’Iran, qui lui livre du gaz et du pétrole pour les décennies à venir. Si la Chine veut laisser tomber l’Iran, elle devra trouver des solutions alternatives pour combler ses besoins élevés en énergie. La Chine ne semble pas partager les positions agressives des États-Unis et de l’E3.

9. Pourquoi l’Iran veut-il de l’énergie nucléaire ?

Cela peut paraître étrange qu’un pays, disposant de pétrole, veut de l’énergie nucléaire. L’Iran exporte du pétrole, mais importe des produits de pétrole raffinés. Ceux-ci sont nécessaires à l’éclairage, au chauffage, au transport et à l’industrie de sa population croissante. Pour beaucoup d’Iraniens, le prix réel de ces produits serait trop élevé. C’est pour cela qu’ils sont vendus bon marché, et à perte pour le trésor iranien. La commutation à l’électricité devra fournir une énergie à un prix raisonnable pour toute la population. L’Iran a besoin des revenus de ses exportations de pétrole pour financer l’importation d’autres produits dont elle a besoin.

10. Est-ce que l’enrichissement dans des pays sans armes nucléaires est dangereux?

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L’uranium naturel contient 0,7 pourcent d’atomes U-235, contre 99,3 pourcent majoritairement d’atomes U-238. Pour l’utiliser comme combustible nucléaire, la part d’atomes U-235 doit être augmenté jusqu’à 3 à 5 pourcent. Pour ce faire, l’uranium doit d’abord être purifié et transformé en gaz. En passant ce gaz dans de grandes séries de centrifuges, on peut faire sortir quelques-uns des atomes U-238 plus lourds, dans un processus qui est long et avale énormément d’énergie. Les risques dans le processus sont ceux de l’industrie chimique et non pas la faible radiation. Cet uranium n’est pas apte à faire des bombes nucléaires. Pour des bombes il faut un enrichissement d’au moins 90 pourcent. [29] Si un pays, comme par exemple l’Iran, décide de développer de l’uranium si hautement enrichi, il faudrait entre 3 et 5 ans pour produire suffisamment pour une bombe. En outre, selon les scientifiques, il faut des installations beaucoup plus grandes pour cela. L’opinion souvent répétée, mais fausse, qu’on pourrait fabriquer en douce de l’uranium hautement enrichi dans des installations d’enrichissement civiles, sert maintenant de maxime à Bush, pour que l’enrichissement d’uranium reste dans les mains des pays à armes nucléaires.

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11. Naissance d’un Nouvel Ordre Mondial

L’idée de limiter les capacités d’enrichissement aux pays qui en disposent déjà n’est pas nouvelle. Les accusations contre l’Iran, la tromperie réussie des journalistes, politiciens et des diplomates ont créé les circonstances idéales pour hâter la réalisation de ces plans. L’idée apparaissait dans un dépliant des Nations Unies en 2004. [30] A l’époque c’était encore sous forme d’un appel pour un moratoire volontaire et limité dans le temps pour ne pas construire de nouvelles installations d’enrichissement et de traitement d’uranium. En février 2005, l’idée fut développée d’avantage par l’ONU comme l’Approche Nucléaire Multilatéral, en anglais le Multilateral Nuclear Approach (MNA) [31]. Déjà au mois d’avril 2005, l’ambassadeur aux Nations Unies du Japon posait la question « si la MNA ne limitait pas à tort l’usage pacifique de l’énergie nucléaire par des Etats sans armes nucléaires, qui exécutent leurs activités nucléaires d’une façon fiable et transparente en accord avec leurs obligations dans le cadre du Traité de Non-Prolifération. »

Le 6 février 2006, le « Department of Energy » (DoE) des États-Unis publiait sa version de l’idée dans leur plan pour le Global Nuclear Energy Partnership (GNEP). Le lendemain, à la Conférence Ourai au Japon, ce GNEP est présenté comme une idée du chef de l’AIEA, El Baradei, et une proposition de Bush. [32] Et, bien entendu, une telle idée sublime ne doit pas manquer d’éclat. Donc, quelques jours plus tard, le DoE se complimente lui-même comme suit : « Finalement la mesure de partenariat entre les Etats à « cycle de combustibles » et les Etats à « réacteurs seuls », comme envisagée par le GNEP, participera à fournir au monde une électricité propre, en offrant aux nations sans cycle de combustibles un accès au combustible nucléaire, intéressant en prix et fiable, en échange de leur obligation de renoncer au développement des technologies d’enrichissement et de recyclage. »

12. Des éléments inquiétants

Le Nouvel Ordre Mondial vient sous forme de nouvelles règles de sécurité dans le système de contrôle de l’AIEA. Si nous considérons l’esprit du Protocole Additionnel, nous ne devons pas compter sur des droits égaux ou des rapports honnêtes.

Parmi les pays du Traité de Non-Prolifération seuls les pays à armes nucléaires, plus l’Allemagne, les Pays-Bas et le Japon ont des installations d’enrichissement. [33] Les autres membres devraient renoncer à leur droit d’enrichir de l’uranium. En échange, ils recevraient la promesse solennelle des pays à armes nucléaires, que ces derniers fourniraient toujours du combustible nucléaire. Promesses ? N’était-ce pas les pays qui, en 1968, avaient promis de démanteler leurs armes nucléaires ? Comme nous savons, ils n’ont toujours pas tenu leur promesse. Pire, la France a développé une nouvelle génération d’armes nucléaires, progressives, qui devra faciliter le démarrage d’une guerre nucléaire. Encore en 2006, les États-Unis et la France ont utilisé leur arsenal nucléaire pour menacer le monde. Et maintenant les pays sans armes nucléaires devraient renoncer à leur droit d’enrichir de l’uranium pour devenir dépendants du club de l’AIEA des fournisseurs de combustibles nucléaires ?

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Pour séduire les pays sans armes nucléaires, ce plan promet des prix d’électricité plus bas. Les installations déjà existantes auraient le double de la capacité nécessaire aux besoins du monde. En empêchant la construction de nouvelles installations, on pourrait faire un meilleur usage des installations existantes. Et donc le prix de l’uranium enrichi, et avec cela le prix de l’électricité, pourrait baisser… Est-ce que nous devons croire ces paroles ? L’industrie d’enrichissement n’est pas animée par l’intérêt de faire baisser les prix d’électricité du monde. Malgré la surcapacité prétextée, les Européens s’affairent à étendre considérablement leurs capacités de production au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Allemagne. Ils ambitionnent une part de marché plus grande pour plus de bénéfices ! Et si d’autres compétiteurs ne sont plus admis sur ce marché, cela ne pourra que donner des prix d’uranium enrichi excessifs, et donc de l’électricité.

Les nouveaux plans prévoient un système de distribution pour les livraisons des combustibles, étroitement régulé et contrôlé. L’AIEA serait l’intermédiaire entre les membres fournisseurs et les membres consommateurs du combustible. A première vue cela peut sembler une construction fiable, puisque l’AIEA est un organe de l’ONU. Cependant, l’AIEA est également le policier dans le système. Il n’est pas sage de laisser les policiers commercer avec les partis qu »ils doivent inspecter« . En outre, l’ONU n’est pas un genre de gouvernement intègre, qui serait capable de garantir l’impartialité de ses policiers.

Les plans pour le système de distribution prévoient des stocks nationaux minimaux et des stocks tampon collectifs dans différents pays « hôtes ». Étrange, n’est-ce pas ? Le but des stocks minimaux à l’intérieur des pays ne peut guère être défendu comme une mesure de sécurité. Même avec des stocks gigantesques d’uranium enrichi à 3 – 5 pourcent on ne peut fabriquer une arme nucléaire. Pourquoi l’AIEA voudrait-elle, que des pays ne disposent que de stocks minimaux ? Il n’y a qu’une réponse plausible à cette question : pour tenir ces pays en tenaille. Cela fait beaucoup de pouvoir pour notre chien de garde nucléaire. Ce pouvoir va bien plus loin que nécessaire pour ces inspections. Ceci est du pouvoir pur pour mettre hors jeu la souveraineté des nations. Quand une nation fait quelque chose, que le chien ou son maître ne veut pas, le robinet de combustible peut simplement être fermé pour obtenir la soumission immédiate. Ceci sent la dictature au niveau mondial. Et bien entendu, les fournisseurs de combustible ne seront jamais dupes. Ceux-ci produisent leur propre combustible nucléaire.

En théorie, le maître de l’AIEA c’est l’ONU. Mais est-ce que cela fonctionne ainsi dans la pratique ? L’AIEA a une tâche difficile, parce qu’elle doit tenir compte des tensions et des conflits d’intérêt entre les membres du Traité de Non-Prolifération. L’indépendance de l’AIEA à l’égard des intérêts nationaux se trouve en permanence sous pression. Son budget limité l’oblige à faire des choix, qui sont influencés par les conflits qui ont lieu. Pendant l’embargo contre l’Irak, nous avons vu comment l’AIEA était mise sous pression par Bush, qui exigeait chaque fois plus de contrôles et des plus intensifs. Chaque fois à nouveau le chien de garde était envoyé pour être certain que l’Irak pouvait être envahi sans danger. Bien que l’AIEA soit obligée de garder toutes les informations de ses inspections confidentielles, l’armée des États-Unis recevait ces informations confidentielles en permanence et s’en servait pour préparer l’invasion de l’Irak. (Et, finalement, au moment de l’invasion les États-Unis mettaient l’ONU hors jeu.)

Nous observons la même chose pendant les inspections de l’AIEA en Iran. Bush crie, et le chien court après le bâton.

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Mohamed El Baradei (à gauche), directeur de l'AIEA de décembre 1997 à novembre 2009, et Hans Blinx (à droite), chef des inspections onusiennes des armes de destruction massives en Irak. Mohamed El Baradei a obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2005 avec l'AIEA.
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Message par geoff78 11/2/2011, 11:17

Les règles du Nouvel Ordre Mondial sont présentées comme « une idée d’El Baradei et une proposition de Bush. » Il est à croire que les deux projets, le Multilateral Nuclear Approach (MNA) de l’AIEA et le Global Nuclear Energy Partnership (GNEP) de Bush, se fondront en une seule version dictée par les États-Unis.

Bien entendu, c’est un coup de maître stratégique d’obtenir une prise de fer sur tous les pays sans armes nucléaires, dès qu’ils deviennent adonnés à l’énergie nucléaire. Mais il y a encore beaucoup plus d’avantages pour les fournisseurs de combustible nucléaire. Sous l’égide de l’AIEA, le marché sera entièrement régulé. Tous les producteurs coopèreront ensemble dans les mêmes organisations et seront intéressés dans le bénéfice le plus élevé possible. Ensemble, ils fixeront le prix du combustible nucléaire. Tout comme maintenant les prix du pétrole sont fixés sur les marchés de l’IPE et du NYMEX, les prix du combustible nucléaire seront fixés par une petite élite.

Nous voilà arrivés à un point important. Le combustible nucléaire devra être payé. La question est de savoir, en quelle monnaie (ou quelles monnaies) les clients devront régler ? Ces monnaies seront les plus demandées au monde. On peut le comparer au dollar d’aujourd’hui.

Il semble que ces monnaies n’aient pas encore été décidées. Mais, si chaque fournisseur veut être réglé dans sa propre monnaie, la demande mondiale de yens japonais, de yuan renmimbi chinois, de roubles russes, de pounds anglais et de dollars étatsuniens augmentera. Probablement il s’établira un ordre de préférence, proportionnellement à la quantité de combustible nucléaire, que chacun des producteurs pourra livrer. Chacun de ces pays connaîtra les avantages, qui sont liés à la livraison de leur monnaie à l’étranger. Bien entendu, à la longue, chacun connaîtra également les effets négatifs sur sa propre économie, et, après quelques décennies laissera sa monnaie s’écrouler pour se libérer des dettes extérieures gigantesques. C’est ce qui peut arriver lorsque chaque fournisseur demande le paiement dans sa propre monnaie.

Cependant, le fait que le projet mentionne, que l’AIEA devrait devenir l’intermédiaire entre fournisseurs et clients, peut vouloir dire, que l’AIEA décidera de la monnaie de paiement. Bush espère sans aucun doute, que ce sera le dollar US. Si le combustible nucléaire doit être réglé exclusivement en dollars, la demande de dollars, et avec cela l’hégémonie des États-Unis, sera assurée encore pour des décennies.

13. Le théâtre de l’ONU


Avec un projet pour un Nouvel Ordre Mondial, préparé discrètement dans les coulisses, nous avons maintenant une alliance anti-iranienne des États-Unis et de l’E3. Ils sentent l’opportunité d’un coup pour prendre possession du marché mondial des combustibles nucléaires. Pour réussir, il leur suffit de trouver une sauce légale sur la prohibition de l’enrichissement de l’uranium, avec l’Iran comme exemple. Et une résolution du Conseil de Sécurité des Nations serait suffisante, si celle-ci approuve l’opinion de l’AIEA, que l’AIEA peut interdire l’enrichissement à des pays.

Évidemment, dans ce cas, l’Iran ne pourrait plus rester dans le Traité de Non-Prolifération. Pour réussir, les Etats-Unis et l’E3 devront procéder prudemment pour éviter que l’Iran quitte le TNP avant qu’une résolution ait été conclue. Car, si l’Iran quitte le Traité avant cette résolution, il n’y a plus de raison pour une résolution. En effet, les pays qui ne font pas partie du Traité de Non-Prolifération, comme Israël, l’Inde, le Pakistan, Cuba et le Brésil, sont libres d’enrichir de l’uranium et de faire ce qu’ils veulent.

Est-ce que la Russie et la Chine, finiront-ils par participer au hold-up au détriment de l’Iran ?

Si le hold-up des Etats à armes nucléaires réussit, il y aurait probablement des tensions énormes au sein du Traité de Non-Prolifération. L’organisation pourrait perdre toute sa crédibilité et voir partir beaucoup de membres sans armes nucléaires. Le résultat pourrait bien être le contraire du but du traité.
Notes

[1] Les membres du Traité de Non-Prolifération http://www.carnegieendowment.org/files/Tracking_Ch02map.pdf

[2] Texte du Traité de Non-Prolifération: http://disarmament2.un.org/wmd/npt/npttext.html (Voir article IV)

[3] Convention entre l’AIEA et l’Iran: http://www.iaea.org/Publications/Documents/Infcircs/Others/infcirc214.pdf

[4] Histoire nucléaire de l’Iran: http://www.nti.org/e_research/profiles/1825_1826.html

[5] L’opposition croissante contre le chah : http://www.countriesquest.com/middle_east/iran/history/growing_opposition_to_the_sjah.htm

[6] Mossadeq: http://www.iranchamber.com/history/oil_nationalization/oil_nationalization.php

[7] L’attaque israélienne contre la centrale d’Osirak en Irak en 1981: http://news.bbc.co.uk/onthisday/hi/dates/stories/june/7/newsid_3014000/3014623.stm

[8] Dépendance des États-Unis de pétrole importé atteignant 60 pourcent en 2006: http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=10000087&sid=ar4D7HVGikXo&refer=top_world_news

[9] 130 grammes d’uranium: http://www.fas.org/nuke/guide/iran/iaea0603.html (dernière ligne)

[10] L’article 37 de la Convention entre l’AIEA et l’Iran: http://www.iaea.org/Publications/Documents/Infcircs/Others/infcirc214.pdf

[11] Pipelines vers le 11 septembre www.courtfool.inf

[12] Comment le dollar peut-il s’écrouler en Iran? http://www.studien-von-zeitfragen.net/Zeitfragen/__Collapse_in_Iran/__collapse_in_iran.html

[13] Fred Eckhard annonce l’autorisation de la commutation irakienne vers l’euro: http://www.un.org/News/briefings/docs/2000/20001031.db103100.doc.html

[14] Statistiques des exportations de pétrole irakiennes en euros: http://www.un.org/Depts/oip/background/oilexports.html

[15] Colin Nunan, Petrodollar or Petroeuro: http://www.feasta.org/documents/review2/nunan.htm

[16] Graphique de l’évolution du cours de l’euro versus le dollar: http://www.studien-von-zeitfragen.net/Zeitfragen/__Collapse_in_Iran/__collapse_in_iran.html

[17] Promesse d’aide de la banque centrale de Chine http://www.centralbanking.co.uk/newsmakers/archive/2001/apr24.htm#Chin

[18] Avertissement de Horst Koeler du Fonds Monétaire International, que le dollar risque de s’effondrer: http://news.bbc.co.uk/1/hi/business/2097064.stm

[19] Downing Street Memo http://www.timesonline.co.uk/tol/news/uk/article387374.ec

[20] Cours du dollar, dates historiques: http://fx.sauder.ubc.ca/data.html

[21] Financial Times, le 5 juin 2003

[22] Marché du pétrole, exemple: http://www.nationalreview.com/nrof_leuffer/leuffer200410010726.asp (Note : Logiquement, la spéculation et l’angoisse peuvent être influencées.)

[23] A vrai dire, “imprimé” n’est pas correcte. Aujourd’hui la part la plus importante de tout l’argent n’existe qu’en tant que chiffres sur des comptes bancaires.

[24] Sur les effets du commerce de pétrole en dollars ou en euros, voyez aussi l’article sur ce site : Coûts, méfaits et dangers du dollar.

[25] La Bourse de pétrole iranienne, mai 2006: http://www.iribnews.ir/Full_en.asp?news_id=212013&n=32

[26] La Bourse de pétrole russe: http://en.rian.ru/russia/20060510/47915635.html et http://en.rian.ru/russia/20060522/48434383.html (Pour les effets sur le dollar, voyez [12])

[27] GNEP: http://www.gnep.energy.gov/

[28] Rapport E3: http://www.iaea.org/Publications/Documents/Infcircs/2005/infcirc651.pdf

[29] Enrichissement de l’uranium: http://www.uic.com.au/nip33.htm

[30] Dépliant ONU 2004: http://www.un.org/secureworld/brochure.pdf

[31] Groupe d’experts NMA, février 2005: http://www.iaea.org/OurWork/ST/NE/NENP/NPTDS/Downloads/SMR_CRP1_SRWOSR/2005/RCM1/Add materials/mna-2005_web.pdf

[32] L’idée d’El Baradei et la proposition de Bush, le 7 février 2006: http://www.jaea.go.jp/04/np/documents/sym05_01_endo_en.pdf

[33] Mappemonde des stations d’approvisionnement nucléaire: http://www.wise-uranium.org/umaps.html?set=enr


Source : https://mecanoblog.wordpress.com/2010/07/11/etats-unis-contre-liran-hold-up-sur-le-marche-des-combustibles-nucleaires/


Iran : la dernière croisade de Bush

Gros plan sur les manoeuvres politiques entamées par Washington à l’échelon international afin de contrer l’ascension de l’Iran parmi les puissances régionales du Moyen-Orient. Mais quels sont les objectifs réels de George Bush ? Pourquoi entretient-il les tensions ? De quels moyens de riposte dispose vraiment Téhéran ? Une enquête de Florent Chevolleau.







Source : https://mecanoblog.wordpress.com/2010/07/11/etats-unis-contre-liran-hold-up-sur-le-marche-des-combustibles-nucleaires/
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Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Empty Re: Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes

Message par geoff78 11/2/2011, 11:18

Courte histoire des programmes nucléaires de l’Iran

Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Ahmadi11

Les ambitions nucléaires de l’Iran font la une des relations internationales depuis plusieurs années, la situation actuelle étant particulièrement tendue sur le front diplomatique et le spectre de la guerre étant même évoqué. Cet article retrace, de façon synthétique, l’histoire du nucléaire iranien depuis un peu plus de cinquante ans, et ne se veut en aucun cas exhaustif. Le titre est au pluriel car si le programme civil a une histoire quasiment à ciel ouvert, son pendant militaire est l’objet de toutes les interrogations - nous le voyons tous les jours dans le bras de fer entre l’Iran et la communauté internationale -, ces deux programmes n’ayant pas forcément de lien direct.

1 - En guise d’introduction : le triptyque nucléaire


Commençons très simplement par quelques rappels sur trois éléments essentiels à la fabrication et à l’utilisation d’une arme nucléaire, et qui sont les supports de la prolifération.

Pour fabriquer une bombe nucléaire (disons une bombe A, voir mon article sur le sujet), il faut d’abord de la matière fissile. Celle-ci peut être alternativement:

*

De l’uranium 235 (U-235), présent en faible quantité dans le minerai d’uranium. Il faut donc enrichir celui-ci, i.e. augmenter la proportion d’U-235 au moyen de centrifugeuses qui permettront de séparer, grâce à la différence de masse, l’U-235 des autres isotopes (i.e. des atomes ayant le même nombre de protons mais un nombre de neutrons différent) d’uranium. Une utilisation militaire requiert un enrichissement très élevé (plus de 90%) alors que celle civile (destinée aux centrales électronucléaires) ne nécessite que 3 à 5%;
*

Du plutonium 239 (PU-239), obtenu par retraitement à partir du combustible usagé de certaines centrales de production d’électricité ou des réacteurs de recherche.

On voit donc que cette matière peut être issue de l’amont ou de l’aval du cycle nucléaire. Aujourd’hui, les principales puissances nucléaires ont opté pour la filière plutonium car elle permet de construire des armes moins volumineuses.

L’arme en elle-même, dans laquelle va être introduite la matière fissile, et qui commandera le début de la réaction en chaîne au moment voulu est justement le deuxième élément du triptyque. Inutile de préciser que sa conception nécessite des connaissances et compétences pointues en ingénierie, le plan d’une arme valant très cher sur le marché noir de la prolifération.

Enfin, si l’on exclut le cas de la valise nucléaire, il faut pour transporter l’arme grâce à un vecteur c’est-à-dire un missile balistique ou de croisière, si l’on excepte les bombes largables depuis un aéronef. Je ne reviendrai pas ici sur le programme balistique iranien et ses fameux Shahab-3.


2 - Le programme civil


Des débuts en fanfare et un arrêt brutal

Le programme civil iranien est lancé avec la coopération des États-Unis dans les années 1950, peu après l’Opération Ajax qui déposa le premier ministre Mossadegh. En 1959, est créé le Centre de Recherche National de Téhéran, géré par l’Organisation de l’Énergie Atomique d’Iran (OEAI). Un premier réacteur fonctionnant à des fins de recherche est opérationnel dès 1967. Le Shah Mohammed Reza Pahlavi acquiert très vite de grandes ambitions concernant le développement de l’atome, puisqu’il vise le nombre de 23 centrales à l’horizon de l’an 2000. En 1968, l’Iran signe le TNP et, en 1975, les Allemands de KWU remportent le projet de construction de la centrale de Bushehr sur le Golfe Persique, soit deux réacteurs à eau pressurisée d’une puissance d’un peu plus d’un GW. KWU se retire du chantier de Bushehr en 1979 alors que le projet est inachevé, affirmant que c’est à cause du non-paiement de factures par l’Iran.

Dans les années 1970, la France et l’Iran créent la Sofidif (Société franco-iranienne pour l’enrichissement de l’uranium par diffusion gazeuse) qui doit opérer - pour simplifier - une usine d’enrichissement de l’uranium basée sur le sol français. En 1976, le Shah signe également un accord avec les États-Unis prévoyant que ces derniers livrent à l’Empire Perse une usine de retraitement permettant l’extraction de plutonium du combustible nucléaire usagé.

L’immédiate après-révolution de 1979 met également un coup d’arrêt provisoire (ou du moins un sérieux coup de frein) au programme, qu’il s’agisse de la construction de Bushehr, de l’acquisition de combustible ou de capacités de retraitement: le Guide Suprême, l’Ayatollah Khomeini, est hostile à l’énergie nucléaire, et les partenaires occidentaux, France et USA en tête, reviennent sur leurs engagements (sans les avoir concrètement honorés). Le début de la guerre contre l’Irak en 1980 joue également le rôle de facteur bloquant, les réacteurs étant bombardés par l’aviation de Saddam Hussein.

Un programme sous haute surveillance

La mort de Khomeini en 1989 marque un regain de volonté iranienne. Les Iraniens s’adressent aux Russes car l’embargo les empêche de solliciter à nouveau KWU. En 1995, un accord prévoyant la reconstruction d’un réacteur (sur les deux initiaux) à eau pressurisée d’un GW à Bushehr est signé pour un montant d’environ 1 milliard de dollars. Une somme non négligeable pour la Russie de Boris Eltsine et son l’économie chancelante.

Devant initialement se terminer en 2000, le projet est cependant marqué par des problèmes techniques (incompatibilité des infrastructures originelles de KWU et du réacteur russe, transfert de compétences vers les Iraniens…) mais surtout géopolitiques. La Russie, qui ne veut pas trop se mettre à dos les Américains et les Européens - inquiets de voir l’Iran développer en parallèle des capacités militaires -, ralentit les travaux. On se souvient également que pour apaiser la situation, Vladimir Poutine avait proposé que l’enrichissement de l’uranium se fasse sur le sol russe, ce qu’ont refusé les Iraniens, soucieux de maîtriser la quasi totalité du cycle, d’autant qu’ils possèdent sur leur sol des mines d’uranium. D’où les craintes de la communauté internationale: l’Iran pourrait fabriquer de l’uranium enrichi de qualité militaire, beaucoup plus enrichi que le combustible des centrales civiles, mais mobilisant les mêmes méthodes et matériels de centrifugation.

D’autant qu’en 2002 sont révélées publiquement l’existence :

*

de l’usine d’enrichissement de Natanz dont une partie est enterrée,
*

du projet de centrale à eau lourde (pouvant utiliser de l’uranium naturel comme combustible) d’Arak dont les travaux ont débuté en 2004, la mise en service n’intervenant qu’entre 2011 et 2013.

Ainsi donc l’Iran utiliserait en partie Bushehr comme « honey pot » pour attirer et focaliser l’attention mais disposerait d’installations nettement plus sensibles et dangereuses ailleurs.

Le jeu du chat et de la souris autour de l’enrichissement instauré au début des années 2000 et compliqué par la position de la Chine et de la Russie continue encore aujourd’hui entre l’Iran et:

*

l’AIEA, surveillant-chef du respect du TNP, dont les inspecteurs ont effectué de nombreuses visites plus ou moins fructueuses et les directeurs ont produit une flopée de rapports (notamment en 2007-2008),
*

le Conseil de Sécurité de l’ONU, qui a voté en pagaille des résolutions et des sanctions,
*

les “Cinq plus un”, c’est-à-dire les membres permanents du Conseil de Sécurité plus l’Allemagne.

En 2004, par le biais de l’accord de Paris, l’Iran avait pourtant (officiellement) suspendu ses activités de retraitement et d’enrichissement. La tension connaît une apogée en 2006 lorsque la Russie se joint aux autres membres du Conseil de Sécurité pour voter des sanctions dures contre l’Iran d’Ahmadinejad (résolutions 1696 et 1737 notamment). Celui-ci comprend que la Russie est difficilement remplaçable et signe avec elle des contrats pour d’autres réacteurs, histoire de se rabibocher un allié incontournable.

En décembre 2007, la Russie a commencé les livraisons de combustible nucléaire pour la centrale de Bushehr, achevées en janvier 2009. En mars dernier, le directeur de Rosatom, l’agence russe de l’énergie atomique, a annoncé que les travaux étaient enfin terminés. Les tests finaux ont démarré en octobre, la production à plein régime ne devant pas débuter dans un futur trop lointain. Les tranches suivantes sont toujours à planifier…


3 - Le programme militaire

Au-delà des suspicions de la communauté internationale et des provocations à répétition des dirigeants iraniens, y a-t-il un programme militaire caché derrière son pendant civil ? Les installations d’enrichissement d’uranium et de retraitement que l’Iran a longtemps dissimulées et dont la finalité reste largement opaque, sont-elles utilisées pour servir à la fabrication d’une bombe ? En bref, l’Iran cherche-t-il à se doter de l’arme nucléaire ?

Voix officielles

L’Iran a toujours nié développer des activités nucléaires militaires, et encore très récemment par la voix de son président Mahmoud Ahmadinejad fraichement réélu qui a toujours affirmé que l’ensemble du programme était strictement à vocation civile. En outre, le Guide Suprême Ali Khamenei n’a-t-il pas prononcé en 2005 une fatwa selon laquelle l’utilisation d’armes atomiques était contraire à l’islam ?

La piste pakistanaise

Dans son récent ouvrage « Le marché noir de la bombe » (Buchet Chastel, 2009), Bruno Tertrais évoque cependant des contacts dès 1984 entre le Pakistan et l’Iran, alors en guerre contre l’Irak depuis trois ans. Face à l’armée de Saddam Hussein mieux équipée et préparée, Khomeini aurait changé d’avis sur le nucléaire, le plus court chemin pour s’en doter étant de solliciter le pays du général Zia et du fameux Abdul Qadeer Khan. Alors que les Iraniens se demandent si la centrale de Bushehr pourrait être utilisée pour produire du plutonium, ce dernier les aurait persuadés de plutôt s’engager sur la voie de l’uranium hautement enrichi. Un accord de coopération aurait été signé en 1987, et ce malgré les rivalités régionales entre les deux états. Du côté iranien, le Corps des gardiens islamiques de la Révolution mènent la danse, alors que chez les Pakistanais, Khan et son réseau international sont au coeur du programme, assurant la fourniture de plans de centrifugeuses et de composants nécessaires à la fabrication de plusieurs milliers d’entre elles. Il convient ici de noter que l’AIEA mentionne cet accord dans un rapport de septembre 2007, mais que selon l’Iran, il s’agissait d’une affaire purement civile, seule l’OEAI étant impliquée de son côté, à l’exclusion de toute partie prenante militaire…

Pour le détail et les différentes versions possibles des évènements, j’invite le lecteur à se référer au livre de Bruno Tertrais. Toujours est-il qu’il semble bien que Khan soit allé au-delà du mandat officiel que lui avait accordé Zia, soucieux de ne pas trop en faire pour l’Iran.

Après la mort de ce dernier en 1988, Benazir Bhutto, nommée premier ministre, refuse aux militaires pakistanais l’autorisation d’exporter des technologies nucléaires. Ils vont agir alors de leur propre chef, d’autant qu’en face, le nouveau président iranien, Rafsandjani est très favorable au programme nucléaire. Nommé en 1990, le successeur de Bhutto, Nawaz Sharif, est lui aussi réticent au partenariat étendu qu’essaient de lui vendre les militaires, il poussera vers la retraite le général Beg, adjoint du CEMAT, ainsi que le général Gul, chef de l’ISI (services secrets pakistanais). Ceci aurait signé plus ou moins la fin de la première phase de coopération entre Iran et Pakistan sur le nucléaire militaire.

Enrichissement à domicile

Au début des années 1990, l’Iran a du mal à avancer dans son programme d’enrichissement, malgré une coopération avec la Chine et une tentative avortée avec la Russie: approvisionnement problématique en pièces détachées de centrifugeuses, difficultés techniques…

Le contact est rétabli avec la filière pakistanaise, mais rapidement, selon Bruno Tertrais, en raison de la guerre civile en Afghanistan, les relations entre l’Iran - qui se serait tourné sans succès vers l’Afrique du Sud - et le Pakistan se tendent. Cette fois-ci, le réseau de Khan aurait plus agi en autonomie vis-à-vis de ses propres gouvernants, fournissant des centrifugeuses voire un plan d’arme. Et le programme militaire iranien aurait véritablement pris son envol.

Opération Merlin

Les Etats-Unis prennent très au sérieux la menace d’un Iran militairement nucléarisé. Dans son ouvrage State of War, James Risen mentionne une opération clandestine des services secrets américains, appelée Merlin, visant en 2000 à tromper l’Iran et retarder son programme militaire en lui fournissant les plans erronés d’une arme nucléaire. Cependant, elle semble avoir été un échec car les Iraniens auraient été informés des erreurs par l’intermédiaire russe de la CIA: elle aurait même accéléré les choses car l’Iran en aurait extrait des informations capitales, notamment en comparant les plans à ceux fournis par Abdul Qadeer Khan.

D’autres opérations indirectes de ce genre (sabotages, fausses informations…) visant à ralentir le programme ou à l’égarer dans de fausses directions, auraient été menées depuis, notamment grâce au retournement de certains membres du réseau Khan.

Des preuves irréfutables ?

Mohamed El-Baradei, directeur général de l’AIEA, déclarait en 2006 :

As you are aware, the Agency over the last three years has been conducting intensive investigations of Iran´s nuclear programme with a view to providing assurances about the peaceful nature of that programme. During these investigations, the Agency has not seen indications of diversion of nuclear material to nuclear weapons or other nuclear explosive devices. Regrettably, however, after three years of intensive verification, there remain uncertainties with regard to both the scope and the nature of Iran’s nuclear programme.

Donc pas de preuve formelle, mais des incertitudes… Qui reposent sur des découvertes « étonnantes » réalisées par les inspecteurs de l’AIEA, notamment sur le site de Natanz après 2003: traces d’uranium enrichi au-delà de 5%, document décrivant comment constituer des hémisphères d’uranium (dont l’application unique est la fabrication d’une arme)… Mais également sur le suivi assez scrupuleux des avancées réalisées par l’Iran, comme en témoignerait le briefing d’Olli Heinonen devant l’AIEA détaillant les « projets » en cours, et notamment le 111, censé permettre l’adaptation d’une arme nucléaire sur le Shahab-3 (à noter que les détails les plus croustillants sont mentionnés de façon orale).

Aujourd’hui, un peu plus de trois ans après les propos d’El-Baradei rapportés ci-dessus - comme le signale The Guardian -, les incertitudes se sont transformées en doutes extrêmement sérieux: l’annexe d’un rapport de l’AIEA fait mention d’essais relatifs à des ogives à « double implosion ». Celles-ci permettent de réduire la taille de l’arme et facilitent son adaptation aux missiles balistiques comme les Shahab-3.

Par le passé, d’autres rapports de ce genre concernant des dispositifs de mise à feu ont été rejetés par l’Iran, ce dernier affirmant que toutes ses expérimentations avaient des applications purement civiles, sans pour autant indiquer lesquelles. El-Baradei lui-même a toujours fait preuve de scepticisme quant aux informations transmises par les services de renseignement occidentaux, qui servent souvent de sources aux rapports de l’AIEA. Mais là, il semble bien que quelque chose soit différent. Ainsi, il indique que la preuve (ou du moins la présomption) de la militarisation :

…appears to have been derived from multiple sources over different periods of time, appears to be generally consistent, and is sufficiently comprehensive and detailed that it needs to be addressed by Iran.

En filigrane, se profile la question du partenaire de l’Iran sur ce dispositif, car il semble peu probable qu’il ait agi totalement seul : les restes du réseau de Khan ou un autre acteur de la prolifération ? En septembre dernier, un homme d’affaires germano-iranien a été reconnu coupable par la justice allemande de vente d’équipement dual (détecteurs de radiations, caméras haute vitesse…) ayant des applications potentielles dans la mise en oeuvre d’armes nucléaires.

Bref, les indices semblent démontrer que l’Iran cherche à se rapprocher et se rapproche du seuil nucléaire. D’autant que dans le domaine du vecteur, comme on l’a vu plus tôt cette année, l’Iran a réussi – probablement grâce à la contribution de la Corée du nord - la mise en oeuvre de lanceurs à plusieurs étages nécessaires aux missiles intercontinentaux. La tension sur le front diplomatique est donc à son comble en cette fin 2009, d’autant que les négociations relatives au transfert d’uranium faiblement enrichi iranien à l’extérieur du pays (Russie puis France) pour la fabrication du combustible civil semblent avoir échoué…


4 - Conclusion

Pas de preuves définitives, mais de très sérieuses présomptions. Toujours est-il que la révélation officielle d’un programme nucléaire militaire et surtout du franchissement du seuil nucléaire par l’Iran aurait des effets dévastateurs dans tout le Moyen-Orient. Pas seulement en Israël dont la doctrine interdit le nucléaire à tous ses voisins qui ne reconnaissent point son existence légitime, mais également dans les pays arabes, très peu ravis, pour plusieurs raisons, par une nouvelle de ce genre.

Enfin, il s’agirait d’un camouflet pour le Conseil de Sécurité et pour l’Amérique, alors jugés incapables de faire entendre leur voix par la voie diplomatique, face à un état qui leur tient tête. Quitte à ce qu’il inspire d’autres candidats officieux à l’arme nucléaire…

Source : http://www.alliancegeostrategique.org/2009/11/15/courte-histoire-des-programmes-nucleaires-de-liran/


Pour finir voici une carte des provinces administratives de l'Iran :


Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Iran-p11

Et ci dessous une autre carte de la distibution ethno-religieuse en Iran :


Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Distri10

L’Iran n’est pas un pays homogène. Pour mieux comprendre le pays, il faut prendre en compte sa diversité humaine. Les persans ethniques ne représentent qu’une courte majorité de la population, et cohabitent avec près d’un quart d’azéris, turcophones, des Kurdes et des Sunnites plutôt sunnites dans un pays officiellement chiite, des tribus nomades comme les Lors ou les Qashqai. Cette carte vous est livrée pour illustrer la diversité ethno-religieuse de l’Iran.

Carte des bases américaines autour de l'Iran :


Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Iran-c10


Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Boucli11


Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Organi13


Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Route_12


Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Le_gol10Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Le_gol10
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Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Empty Re: Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes

Message par geoff78 26/1/2012, 22:49

Pour ce qui est de notre mouton, l'Iran, celui-ci n'a que peu à craindre des futures sanctions de l'embargo votées contre lui car l'Inde et la Chine ont décidé d'acheter leur pétrole (provenant d'Iran) non plus en dollars US mais en or.

De quoi affaiblir encore un peu plus l'économie occidentale basée sur l'euro-dollar (tant mieux) et renforcer la puissance Iranienne.

D'ailleurs comme dit dans la vidéo (postée ci-dessous) les exportations de pétrole pour la Chine et l'Inde représente 40% alors que celle de l'U.E n'est que de 20%.



Comprenez par là que les sanctions envers le pétrole Iranien n'affaibliront en rien ce pays et, de toutes façons, l'Iran n'aura pas de mal à trouver des nouveaux clients pour les 20% perdus que représente l'exportation de pétrole pour l'U.E (par exemple les pays émergents dans l'économie mondiale comme le Brésil ou les pays Africains).

Une chose intéressante à mettre en avant aussi, est que pour le moment les USA sont des allié de l'Inde, mais justement l'Inde ne tournera pas de sitôt le dos à l'Iran pour satisfaire sa demande en pétrole, et encore moins pour faire plaisir à ces imbéciles d'amerlocks !!!

De plus, je pense que dès la mise en application de ce fameux embargo, l'Iran ne manquera pas de fermer le détroit d'Ormuz, précipitant ainsi les escalades vers la 3è guerre mondiale car qui dit fermeture d'Ormuz, dit complication d'approvisionnement en pétrole de l'U.E et des States qui seront obligés de faire le tour de l'Afrique pour êtres livrés.

Bien entendu vous savez tous que l'U.E et les USA se fournissent en pétrole provenant d'Arabie-Saoudite, du Koweit, d'Irak... qui transite par ce détroit. (Voir carte ci-dessous).

Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Doc-70

Si conflit il y avait, cette mesure de fermeture serait stratégique car cela ralentirait l'approvisionnement en pétrole nécessaire pour une guerre et des actions militaires en bonne et due forme. Ça assurait donc une certaine suprématie dans ce conflit pour les forces Irano-Sino-Indo-Russes (Sino=Chine) d'un point de vue énergétique.

Donc en cas de conflits avec l'Iran, l'Inde, la Chine, et sûrement la Russie, soit trois superpuissances mondiales, se ligueront contre les deux autres superpuissances, à savoir les USA et l'U.E.

Entendez par là, que grâce à l'embargo qui entrera en vigueur en juillet 2012, et dont Sarko se fait le fier échos, nous seront du côté des perdants en cas de conflit mondial.

J'en ai fini pour ce soir.

P.S : vous avez le droit de ne pas être d'accord avec mon opinion mais la mienne n'est qu'un constat des choses basé sur les évènements récents, l'actualité géostratégique...
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Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Empty Les Etats-Unis envoyent un vieux navire de guerre dans le golfe Persique

Message par Golden Awaken 27/1/2012, 13:49


Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Images?q=tbn:ANd9GcTJxZixvB2NSIyhvFo69DyUeo_wCW2jfEOJWeG3UcVxg0kpF1aAnA

Le Secrétaire à la Défense, Leon Panetta, a juré de maintenir une flotte de onze navires de guerre,
malgré les pressions budgétaires, surtout pour le "Project Sea Power" contre l'Iran.

A bord du porte-avions américain le plus ancien, l'USS Enterprise,
Panetta a déclaré à la foule de 1700 marins que le navire de 50 ans se dirige vers la région du golfe Persique,
dans un message direct à Téhéran.

"La raison pour laquelle nous maintenons une présence au Moyen-Orient ...
Nous voulons qu'ils sachent que nous sommes pleinement préparés à faire face à toute éventualité
et qu'il vaut mieux pour eux d'essayer de traiter avec nous à travers la diplomatie..."

L'USS Enterprise est le navire le plus ancien en service actif dans la flotte navale américaine et ses missions remontent à la crise des missiles cubains en 1962 et à la guerre du Vietnam.

US to send old warship to Persian Gulf

Mais où est le leurre me direz vous?




Ajoutée par Snordelhans le 23 janvier 2012.

Pour ceux mal à l'aise avec la langue Anglaise voici la traduction :

Avec l'effondrement de l'embargo sur le pétrole pour forcer l'Iran dans une confrontation sur le détroit d'Ormuz,
les Etats-Unis et Israël sont à la recherche d'une autre façon d'obtenir le conflit militaire
déjà enclenché avec l'Iran et plus précisément,
le besoin de faire croire que l'Iran commence les hostilités afin de rendre politiquement
plus difficile pour la Russie et la Chine de soutenir l'Iran.

Maintenant, rappelons que Israël a des antécédents en attaquant des navires de guerre américains
et montant un coup contre d'autres pour tromper les Etats-Unis dans les attaques contre les ennemis d'Israël,
avec l'attaque israélienne contre l'USS Liberty (initialement attribué à l'Egypte) comme le plus connu par exemple.

Nous avons donc ici l'USS Enterprise, le plus ancien porte-avions de la flotte, dans ces dernières heures,
puisqu'il devrait être déclassé l'année prochaine.
Son nom est bien connu, en partie à cause de la série TV Star Trek.
Le démantèlement d'un porte-avions nucléaire est un processus très coûteux.
L'USS Enterprise est alimenté par huit réacteurs nucléaires,
qui doivent tous être éliminés comme déchets nucléaires avec tous les équipements associés.
La marine américaine économiserait beaucoup d'argent, plus que la valeur de la ferraille de l'acier,
si l'USS Enterprise devait être coulé dans le golfe Persique,
où les dégâts radioactifs seront le problème que d'autres auront à traiter.

Alors, pourquoi envoyer un ancien navire en fin de vie dans un but plus que suspect???
Pour la même raison que Franklin Roosevelt a fait déplacer un tas de navires de guerre obsolètes
de San Diego à Pearl Harbor, alors que les nouveaux porte-avions et les navires de guerre
étaient bien loin de Hawaï le 7 Décembre 1941.

Israël a 3 sous-marins Dolphin, que lui a donné l' Allemagne.
Ils ont été vus transitant par le canal de Suez dans le passé,
et pourraient bien être opérationnels dans le golfe d'Oman, et même maintenant dans le golfe Persique,
à l'affût d'un navire usé (vieux)-et obsolète, plus utile comme un agneau sacrifié qu'une arme réelle,
un navire avec des marins américains, à attaquer comme Israël a attaqué le USS Liberty,
puis de blâmer la cible désignée, l'Iran, par des médias serviles.

Si vous êtes d'accord avec mon analyse, s'il vous plaît envoyer la vidéo ci-dessus partout
où vous apercevez cette histoire de porte-avions. Si nous pouvons les faire douter qu'un "False Flag" sera compris, peut-être qu'ils l'annuleront!!!

Bien Amicalement,
Golden Awaken.
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Message par geoff78 27/1/2012, 20:35

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Message par geoff78 31/1/2012, 14:47

Des bâtiments de l'US Navy entrent en mer Rouge (médias)

Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes 26fd3ee53729ac99be1d3454ba7a9c25_L

Le sous-marin nucléaire américain Annapolis accompagné du destroyer USS Momsen ont franchi le canal de Suez et gagné la mer Rouge, a annoncé lundi le portail égyptien Alamat.

Lors du passage des navires américains, l'administration du canal a pris des mesures de sécurité exceptionnelles, en interrompant le trafic des ferries et le trafic automobile sur le pont qui enjambe le canal.Le point de destination des deux navires n'est pas annoncé, mais leur entrée en mer Rouge coïncide avec l'apogée des tensions entre Washington et Téhéran, qui a menacé de fermer unilatéralement le détroit d'Ormuz à la suite de l'adoption des sanctions contre ses exportations pétrolières.La Marine américaine a déjà réuni dans le Golfe persique un nombre important de navires, dont les porte-avions Carl Vinson et Abraham Lincoln. Un autre porte-avions, l'USS Enterprise est attendu dans la région au mois de mars.


Source : http://french.irib.ir/info/international/item/166950-des-b%C3%A2timents-de-lus-navy-entrent-en-mer-rouge-m%C3%A9dias




Pékin et Moscou devraient profiter des sanctions contre l'Iran

Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes 4532d1fac22fda12a2cdc0498049bb69_L

La Chine et la Russie devraient être les principaux bénéficiaires des sanctions européennes et américaines contre l'Iran, tandis que la majeure partie des compagnies pétrolières occidentales en seront les grandes perdantes, estiment les spécialistes des milieux pétroliers.

L'Iran continuera d'écouler le même volume de pétrole - 2,6 millions de barils, par jour, (bpj), soit 3%, environ, de l'offre mondiale - mais la quasi-totalité de ce brut partira en Chine. Comme celle-ci restera le seul gros client de l'Iran, elle sera en mesure de négocier un prix considérablement revu à la baisse, notent les analystes. L'Union européenne a décidé, lundi, d'interdire tout nouveau contrat concernant l'importation, l'achat ou le transport de pétrole iranien, mais les contrats, déjà, signés entre l'Iran et les pays membres pourront être honorés, jusqu'au 1er juillet.

Les Etats-Unis comptent imposer des sanctions à la Banque centrale d'Iran et, peut-être, à sa compagnie maritime. Des majors du pétrole, comme "Total" et "Royal Dutch Shell" ont, dores et déjà, renoncé à leurs achats de brut iranien ou sont en train de le faire. Le Japon et la Corée du Sud ont fait comprendre, de leur côté, qu'ils pourraient réduire leurs achats de brut iranien, pour s'aligner sur les sanctions américaines, qui visent à faire pression sur l'Iran, dans le domaine du nucléaire. Un nombre croissant de clients vont être en concurrence, pour obtenir de nouveaux fournisseurs.

L'attention se tourne, inévitablement, vers l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial et seul pays en mesure d'accroître, rapidement, sa production pétrolière, et d'évite,r ainsi, une montée en flèche du cours de l'or noir. "Tout ce que nous avons à faire, c'est ouvrir des valves", expliquait, il y a dix jours, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Naimi.


Source : http://french.irib.ir/info/economie/item/166476-p%C3%A9kin-et-moscou-devraient-profiter-des-sanctions-contre-liran




L’embargo unilatéral de l’Europe n’aura aucun impact sur le marché pétrolier iranien (S. Lavrov)

Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes 0b472e5790a4598670db8eb0fe72aaa8_L

Le pétrole iranien a toute une pléthore de clients, les sanctions unilatérales européennes n’auront aucun impact sur la RII, a indiqué dimanche le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Il a vu en la décision de l’Iran de fermer ses vannes sur l’Europe, une réponse logique de la part de Téhéran aux sanctions unilatérales de l’Europe. « Dans l’optique de la Russie, les sanctions unilatérales contre Téhéran sont inefficaces, et n’auront aucun résultat pour les Européens, a renchéri Lavrov, rappelant qu’au maximum 20% du brut iranien étaient exportées vers l’Europe, l’embargo européen n’aurait donc aucun effet sur le marché pétrolier iranien, car l’Iran a de nombreux autres clients pour son pétrole.

La Russie a dès le début dénoncé le nouveau train de sanctions anti-iraniennes de l’Union européenne.


Source : http://french.irib.ir/info/iran-actualite/item/166927-lembargo-unilateral-de-leurope-naura-aucun-impact-sur-le-marche-petrolier-iranien-s-lavrov
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Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Empty Le directeur d’American Intel  prépare le public pour un événement False Flag.

Message par Golden Awaken 1/2/2012, 12:29

Le directeur d’American Intel  prépare le public pour un événement False Flag

Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Carrier_dees

Prêt à tous pour enter en guerre, les États-Unis se préparent à accuser l'Iran d'attaque sous fausse bannière.

«... il serait bien plus préférable si les Etats-Unis pouvaient citer une provocation Iranienne pour justifier des frappes aériennes avant de les lancer. Manifestement, la plus scandaleuse, la plus meurtrière, et plus l'action Iranienne serait délibérée, la meilleure situation tournerait en faveur des États-Unis. Bien sûr, il serait très difficile pour les Etats-Unis d'inciter l'Iran à une telle provocation sans que le reste du monde reconnaisse ce jeu, ce qui serait alors une grave atteinte. (Une méthode qui aurait quelques chances de succès serait de mettre en place secrètement un changement de régime dans l'espoir que Téhéran riposte ouvertement, ou même à moitié, ce qui pourrait alors être présenté comme un acte d'agression non provoquée iranienne)  ».
Ceci est tiré du rapport"Which Path to Persia?", page 84-85...

Les responsables de la politique extérieure américaine ont noté depuis des années maintenant que l'Iran, en réalité, ne constitue pas une menace pour la sécurité nationale américaine ou israélienne et que leur acquisition de l'arme nucléaire sert plus comme un moyen de dissuasion contre de futures incursions militaires contre la République islamique par l'Occident, que comme un moyen de lancer des attaques délibérées contre les pays qui possèdent chacun la dissuasion nucléaire de l'échelle apocalyptique…

Pour lire la suite de cette pertinente réflexion
(en anglais) de Tony Cartalucci

US Intel Director Prepares Public for False Flag Event

Vous pouvez consulter le rapport citer ci-dessus au lien suivant :

Which Path to Persia? Options for a New American Strategy toward Iran

Il est un produit de la Saban Center for Middle East Policy à la Brookings Institution. Les essais ont été écrits par les universitaires de Saban Centre Daniel L. Byman, Martin Indyk, Suzanne Maloney, Michael E. O'Hanlon, Kenneth M. Pollack, et Bruce Riedel. Kenneth Pollack est également éditeur.

Aucune des idées exprimées dans ce volume doit être interprété comme représentant les vues de l'un des auteurs individuels. La collection est un effort collaboratif, et les auteurs ont tenté de présenter chacune des options de manière aussi objective que
possible, sans introduire leurs propres opinions subjectives.
Le but de cet exercice
était de faire ressortir les défis de toutes les options
et de permettre aux lecteurs de décider eux-mêmes
ce qu'ils croient être les meilleurs.

Tous les énoncés de faits, d'opinion ou d'analyse exprimés sont celles des auteurs et ne reflètent pas les positions officielles ou les vues de la CIA ou toutes autres agences gouvernementales U. S.
Ce matériel a été examiné par la CIA pour empêcher la divulgation d'informations classifiées.
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Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Empty Bientôt une "base avancée flottante" US dans le golfe Persique?

Message par Golden Awaken 1/2/2012, 14:00


Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes AP110302016768

Bientôt une "base avancée flottante" US dans le golfe Persique?

Malheureusement, un autre navire obsolète est en route pour le Golfe Persique.

"Afloat Forward Staging Base" (AFSB): un bateau-mère?, une base avancée flottante?
Quelle que soit l'exacte traduction d'AFSB, c'est ce que le Pentagone est en train de mettre en place
pour soutenir d'éventuelles opérations dans le golfe Persique. Le Washington Post précise
que l'USS Ponce va être converti pour soutenir l'action d'unités des forces spéciales.

Navy wants commando ‘mothership’ in Middle East

L'affaire n'est pas nouvelle mais elle est très récente. Le 15 décembre dernier,
le Military Sealift Fleet Support Command a diffusé une RFI (request for information).
La demande concernait un navire (battant ou non pavillon US) capable d'être déployé dans le golfe Persique
pour soutenir les forces navales. Le bâtiment devait être en mesure d'accueillir 370 personnes;
il devait disposer d'un centre opérationnel pour 20 personnes.
Il devait aussi pouvoir accueillir douze embarcations rapides et 4 hélicoptère de type MH-53.
La RFI précisait que le contrat initial était d'une durée d'un an, reconductible 3 fois 12 mois et 1 fois 11 mois.

Au 5 janvier, les réponses n'ont pas été jugées satisfaisantes.
Manque de répondant? Propositions trop chères? Navires pas adaptés?
Le Military Sealift Fleet Support Command a changé son fusil d'épaule
et décidé de convertir un navire militaire qui devait être retiré du service actif en mars prochain.
Le 24 janvier une solicitation (appel d'offres), amendée dès le 27, a été émise.
Il s'agit désormais de remettre en état l'USS Ponce (174 m de long, peut accueillir 900 hommes et 6 CH-46) .
Et ça urge! Les travaux d'aménagement doivent commencer le 13 février et se terminer 63 jours plus tard.

Bientôt une "base avancée flottante" US dans le golfe Persique?

Ils nous ont déjà fait le coup à Pearl Harbor.

La marine américaine envisage de réaménager l'USS Ponce, une navire de transport amphibie d'accueil,
qui était sur le point d'être retiré et déclassé.

Le Ponce a été commandée en 1971 - il est maintenant plus de 40 ans.

Le 2 Décembre 2011,
l'USS Ponce est rentré dans l'attente
de démantèlement le 30 Mars 2012.


Et maintenant, "il" est dirigé vers le Golfe.
Comment pourrait-il être plus clair qu'un événement sous fausse bannière est prévu?


La plupart des gens ne sauront pas que nous sommes en guerre, que plusieurs semaines après cela se soit produit.
Avec l'USS Ponce en partance pour le Golfe, les Etats-Unis ont prouvé qu'ils s'engageront, la question est de savoir quand?

Pentagon deploys ‘mothership’ to Persian Gulf as tensions with Iran escalate

More US scrap metal headed for Persian Gulf

Stoppons-les avant qu'il ne soit trop tard!!!
Faites tourner cette information sur vos blogs, vos réseaux sociaux....
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Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes Empty Re: Dossier sur l'Iran, géostratégie, manipulation, nucléaire, future guerre, cartes

Message par geoff78 2/2/2012, 14:04

Permettez-moi de reprendre les propos de Pierre Jovanovic lors de sa revue de presse d'hier. Il dit que l'Iran est un des 7 pays au monde qui n'est pas endetté et que la guerre menée contre cette nation n'a pour autre but que de voler l'argent des Iraniens.

En effet l'Iran dispose à ce jour de 168 tonnes d'or ainsi que de nombreuses liquidés sous différentes devises (monnaies de pays différentes, exemple : $, £, €...).

Sachez également que même si la guerre (militaire) n'est pas engagée contre l'Iran, toutes les mesures bancaires et financières actuellement possibles sont effectuées contre la République Islamique d'Iran.

C'est donc bien une guerre économique qui est menée en ce moment même contre l'Iran, qui n'a que d' autre choix que de refuser les déchargements de certains bateaux ( http://www.journaux.ma/maroc/actualite-internationale/iran-des-navires-empeches-de-decharger ).

D'ailleurs je pencherais pour un escalade des rapports entre Iraniens et occidentaux car comme vous le savez aujourd'hui l'Iran se fait acheter son pétrole autrement qu'en dollars US (pour une grande partie de sa production). Escalade car rappellez-vous les tentatives de Saddam Hussein et de Khadafi de passez outre l'imposition du pétrodollars (obligation mondiale d'acheter le pétrole en dollars par quiconque) en remplacement cette mesure par d'autres. Saddam Hussein a en effet tenté de se faire payer son pétrole en or et en euro, le résultat vous le connaissez. Il en fut de même pour Khadafi qui voulait instaurer le dinar-or.

Bien trop gênant pour les ricains et leur économie qui, sous couvert de faux prétextes, comme à leurs habitudes, n'ont pas hésiter à leur faire la guerre et tuer leur dirigeants! Les ricains tantôt sol, tantôt aidé de l'Otan.

Pour Hussein, donc l'Irak, le prétexte fut des armes de destructions massives!

Pour Khadafi, donc la Libye, le prétexte fut tout autre puisqu'il se sont servis du prétexte d'une révolution populaire pour la démocratie! Fomentée par nous savons qui!

Pour l'Iran il en sera de même que pour l'Irak, le prétexte des armes de destructions massives couplé au programme nucléaire Iranien.

Vous voyez que quand une nation sort du rang pétrolo-impérialo-économico-zunien, les sanctions ne tardent pas, économiques dans un 1er temps (comme en Iran actuellement), puis militaire dans un 2nd temps.

Qui vivra, verras!
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